Le
blues du chat, polar rigolard
Avec
Le blues du chat, Sophie Chabanel offre un polar vivant et
plein d'humour. Elle nous entraîne dans les allers et venues de
l'enquête et dans toutes les rencontres qui la ponctuent. Joyeux et
bien écrit.
L'autrice
du Blues du chat
ne se lance pas dans un polar sombre et angoissant. Elle ne prend pas
le parti d'écrire l'aspect noir de la réalité. C'est un choix et
elle l'assume avec finesse. Il n'est pas nécessairement aisé
d'opter pour cette forme de roman policier. Et pourtant le produit
fini est réussi. L'ambiance et les personnages pourraient faire
penser à ceux que l'on trouve à la lecture d'un Hercule Poirot. Un
quelque chose d'intellectuel et réfléchi, drôle et saupoudré
d'une légèreté aventureuse.
Romano,
Tellier et Clément forment un triangle non-amoureux mais plutôt
burlesque. Ils rebondissent chacun à leur manière sur les
situations. Chacun dans son registre complète l'autre et le jeu de
ping-pong entre les trois fait rire la plupart du temps. Il permet
aussi de faire avancer la narration subtilement. Cette utilisation
des personnages qui prennent une place prépondérante dans la
construction du roman est ici on ne peut plus efficace. Même le
chat Ruru tient une place de choix et prend part à cette valse qui
ne se prend pas dégingandée.
De
manière générale, tous les personnages qui se succèdent et
s'entremêlent sont bien campés. Imagées, leur description et mise
en scène permettent de les voir s'animer et ajouter leur teinte au
tableau déjà bien coloré du triangle policier et de leurs ombres.
C'est
la Commissaire Romano qui est cependant l'héroïne de cette enquête.
Femme de tête, sans concession, provocatrice, elle tient d'une main
ferme les rênes de la narration. Voilà un personnage qui a les
épaules pour porter le récit.
L'humour
vous l'aurez compris s’immisce tout au long des pages. Les
personnages, leurs particularités immuables et leurs manies, somme
toute rien que très humaines, sèment le rire. L'ironie sans cynisme
mais piquante sous-tend le texte.
L'on
sait bien que l'humour en matière de lecture sait s'attacher son
public comme aucun autre.
La
narration elle-même est rythmée comme il se doit pour un polar, me
semble-t-il. L'enquête qui souvent est davantage l'héroïne que les
personnages est ici primordiale bien entendu mais laisse le devant de
la scène aux personnages. En cela, Sophie Chabanel oriente son récit
encore une fois vers un Hercule Poirot ou une Miss Marple davantage
que vers un policier à l'américaine. Finalement, l'écriture est
fluide et séduisante. Que demander de plus ?
J'ai
fini ce policier ni noir ni rose, plus drôle que cela, en me
promettant de me procurer le premier volet La
griffe du chat. Espérons
que Ruru le chat poursuive sa route dans de nouvelles aventures.
Sophie
Chabanel, Le blues du
chat – Editions du
Seuil – 9782021418743 - 19€
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