vendredi 12 juillet 2019

Sophie Chabanel, Le blues du chat – Editions du Seuil


Le blues du chat, polar rigolard

Avec Le blues du chat, Sophie Chabanel offre un polar vivant et plein d'humour. Elle nous entraîne dans les allers et venues de l'enquête et dans toutes les rencontres qui la ponctuent. Joyeux et bien écrit.

L'autrice du Blues du chat ne se lance pas dans un polar sombre et angoissant. Elle ne prend pas le parti d'écrire l'aspect noir de la réalité. C'est un choix et elle l'assume avec finesse. Il n'est pas nécessairement aisé d'opter pour cette forme de roman policier. Et pourtant le produit fini est réussi. L'ambiance et les personnages pourraient faire penser à ceux que l'on trouve à la lecture d'un Hercule Poirot. Un quelque chose d'intellectuel et réfléchi, drôle et saupoudré d'une légèreté aventureuse.

Romano, Tellier et Clément forment un triangle non-amoureux mais plutôt burlesque. Ils rebondissent chacun à leur manière sur les situations. Chacun dans son registre complète l'autre et le jeu de ping-pong entre les trois fait rire la plupart du temps. Il permet aussi de faire avancer la narration subtilement. Cette utilisation des personnages qui prennent une place prépondérante dans la construction du roman est ici on ne peut plus efficace. Même le chat Ruru tient une place de choix et prend part à cette valse qui ne se prend pas dégingandée.
De manière générale, tous les personnages qui se succèdent et s'entremêlent sont bien campés. Imagées, leur description et mise en scène permettent de les voir s'animer et ajouter leur teinte au tableau déjà bien coloré du triangle policier et de leurs ombres.
C'est la Commissaire Romano qui est cependant l'héroïne de cette enquête. Femme de tête, sans concession, provocatrice, elle tient d'une main ferme les rênes de la narration. Voilà un personnage qui a les épaules pour porter le récit.
L'humour vous l'aurez compris s’immisce tout au long des pages. Les personnages, leurs particularités immuables et leurs manies, somme toute rien que très humaines, sèment le rire. L'ironie sans cynisme mais piquante sous-tend le texte.
L'on sait bien que l'humour en matière de lecture sait s'attacher son public comme aucun autre.

La narration elle-même est rythmée comme il se doit pour un polar, me semble-t-il. L'enquête qui souvent est davantage l'héroïne que les personnages est ici primordiale bien entendu mais laisse le devant de la scène aux personnages. En cela, Sophie Chabanel oriente son récit encore une fois vers un Hercule Poirot ou une Miss Marple davantage que vers un policier à l'américaine. Finalement, l'écriture est fluide et séduisante. Que demander de plus ?

J'ai fini ce policier ni noir ni rose, plus drôle que cela, en me promettant de me procurer le premier volet La griffe du chat. Espérons que Ruru le chat poursuive sa route dans de nouvelles aventures.

Sophie Chabanel, Le blues du chat – Editions du Seuil – 9782021418743 - 19

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