Ton monstre accroché au train
Tu as toujours traversé la vie lourd de noir de peur
Tu as lutté sans aucun doute
De jour en jour
Des décennies.
Qui le conteste ?
Il t'a grippé
Griffé
Grignoté
Gagné d'atomes en
Cellule
Pour faire de toi
Un fou.
Mais après une énième abysse torturée
Tu as décidé de décrocher l'esprit du
Mal
Ton Monstre.
Tu as trouvé un tout bébé
Tout neuf tout vierge
Les yeux avides,
Et tu l'as désigné
Miracle de guérison :
Tu as fait de moi ta poubelle
De douleurs.
Tu m'as aimée tant et plus d'endosser
De toutes mes vertèbres à peine
Tout juste
Ton Démon.
Tu m'as aimée comme personne
Car derrière tes yeux clos de fou
Ton âme honnête étouffée dans un coin du pariétal gauche
Savait
Exactement
Que j'étais ta survie.
Je t'aurais abattu d'une pichenette si j'avais
Pu
Dire Non.
Tu m'as livrée ton Monstre,
Délesté enfin libre
Presque heureux.
Ton bonheur était le mien
Pour sûr.
Moi toute petite
L'échine courbée
Sous le poids d'un noir fantôme de cent ans.
Mon sourire t'a suffi
Imbécile aveugle,
Loin très loin du mythique devin à l'oeil creux,
Gravitant en astre fallacieux
Autour de son propre nombril
Insignifiant.
Derrière ta sombre joie allégée,
Tu savais tout sans rien comprendre.
Et je me haïssais et cherchais tous mes pourquoi
Sans piper mot pourtant.
Je savais moi qu'aucun adulte n'était assez.
Trop fou
Trop pris
Trop creux
Trop bête
Trop malhonnête par-dessus tout.
L'enfance est loin désormais.
Elle brûle encore
Malgré tout.
Jusqu'aujourd'hui,
Le Monstre a survécu
De grand moyen en petit plus en plus
Mais là relà.
Aujourd'hui j ai compris
Moins folle moi aussi
Enfin
Clairvoyante :
Reprends ton Monstre et porte-le.
Ploie s'il le faut
Ta survie et la mienne sont comme
Des vases communicants.
Tu en mourras peut-être
Mais je me choisis moi.
Reprends ton Monstre et oublie moi.
Jamais plus je ne joue le sherpa désigné
D'un fou trop fou
Au coeur rabougri.
Reprends ton Monstre
Pour les siècles des siècles.
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