Jaune soleil
Les bras ouverts à l univers,
Crayon au bec.
Rose flamant
Les pieds dans l eau, je me perche sur échasses
Tend mon cou serpentin jusqu'aux nuages.
Ma liberté et moi les mains aux cieux
Chérissons
Les fous et les bouffons sans roi
Qui délivrent les ailes
De ceux qui les aiment.
La tête pastèque
Trop mûre lourde craquèle,
La chair vermillonante.
Explose et en
Phoenix repousse
Plus douce plus claire.
Ne plus être née de,
S'être née et créée
De toutes pierres
L'une après l'autre d'âge en âge,
Le cordon des ancêtres retranché
Chaque jour
Pour n'être que soi sans personne.
Vaine guerre de haine et de désert :
Le fil des temps jamais ne rompt.
Je suis de deux, et quatre, et huit
et tous les autres avant eux,
De femmes et d'hommes
Auxquels je voulus rendre leur présent
Empoisonné ; mais
Contre vents et marées et tous mes coups d'épées,
Ils se dressent à leur place, forêt famille.
Je suis née d'eux,
Quoi qu'il en coûte.
Chat foui au creux du coude
Petit peton tout doux
Mais picote la griffe léone prévient de l'arme sécrète,
Honnête.
Chasseur polymorphe craint, honni, fui ;
Lové entier tout contre, flanc offert,
Anime les tripes de la tendresse,
Éveille l'amour, l'immense et l'univers.
Après le désert écorcheur,
S'ouvre un jardin aux mille fleurs .
La reine couronne le poulailler
Sur ses ergots perchée la tête haute
Ouvre ses ailes en impérial
Aigle crochue brille de mille flammes.
Se cache pour pleurer.
Tu vrombis lourdement
Pataud à l'attaque,
Frémis à son passage.
Je pense gros méchant dard et
Noir en diable
Me rétrécis
Les bras au cœur.
Tu me dépasses,
Doubles tirant ton gros moteur.
Et te voilà
Aux couleurs chaudes,
Duveteux rondouillard
Drôlement bringuebalant ;
Bourdon Boubou tout doux.
Bondit, caquette, tortille, ronronne,
Ouvre ses ailes et rime,
Jappe, glisse, chante, roule, crie,
Les yeux derrière ou jusqu'au ciel
Il embrasse l'univers et toutes ses langues,
Entend et voit l'infiniment,
Poète maudit
Se tait,
Humble témoin.
Poule cocotte
Le cou tictac
La crête bloblotte
Le bec picpique.
Et au printemps,
Gonfle les plumes
Grandit la queue
Je suis un Paon
Déploie ses ailes.
Mais ne s'envole qu'au balcon
Là,
Justes ici,
Fière et rapide
Princesse du jardin.
Étiré craqueluré l'élastique
Explose en plein vol ;
Et je jaillis enfin du chapeau
En mille colombes de joie.
Petit cheval des mers,
Droit dans ses bottes
Galope la révolution féministe
Danse arabesque mille fois chaque jour l'amour de sa vie.