dimanche 3 mars 2013
Ensemble
Quand je tomberai en poussière, brusquement, en plein milieu, ce sera à tes pieds.
Tu sauras qu'il faudra t'asseoir en tailleur, face à moi.
Tu sauras qu'il faudra me regarder, ma tête pourtant enfoncée dans la poitrine.
Tu attendras jusqu'à sentir que je ne suis plus intouchable.
Doucement, tu poseras ta main sur mes cheveux.
À nouveau, tu attendras.
Tu guetteras la première vague de vie revenir.
Et tu te rapprocheras pour envelopper et me ramener à vous.
Tu auras l'infiniment lente et généreuse patience de ne pas me parler, de ne pas vouloir me relever.
Tu ne me demanderas pas de te regarder même quand j'aurai sorti la tête du gouffre.
Et quand tu me sentiras de retour, en reconstitution, tu essaieras de me faire tenir debout.
Tu essaieras et tu me suivras là où je pourrai aller, le plus haut que je pourrai, pas plus.
Et tous les jours, tu seras là pour me rattraper avant le gouffre et la poussière.
Quand tu fermeras toutes les issues de ton monde, à tout le monde, je me posterai devant les grilles.
Tu t'assombriras et tu te tairas à faire peur, je continuerai de vivre, à côté de toi, partageant avec toi mon âme et mon cœur encore plus vibrants.
Tu les refuseras, tu n'en voudras pas, je garderai ta part en réserve.
Tu me tourneras le dos et tu ne m'expliqueras pas, je serai perdue mais je continuerai de vivre, à côté de toi, ta part en réserve.
Des heures durant, tu transpireras la douleur et la rage et je ne céderai pas.
Comme toi, j'attendrai, que tes yeux me touchent, puis qu'ils se fixent et me demandent.
Tu laisseras la plus petite de toutes tes portes s'ouvrir et m'y laisseras rentrer.
J'attendrai d'être sûre de ressentir ton pouls et je le suivrai respectueusement, comme si c'était mon chef.
Et, doucement, je te donnerai ta part.
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