Plus jamais tu ne me
connaîtras
ni ne me
regarderas
jour après jour
tout doucement.
Plus jamais tu ne me
relèveras
ni ne me
berceras
les soirs et dimanches
angoissés.
Plus jamais tu ne me
souriras
ni ne m’a-
douciras
de mes colères
et duretés.
Cette fois-ci,
je dois
dire
plus jamais
jamais plus.
Quelque chose est mort.
Le roi est mort, vive le roi !
Sauf que dans nos
univers
intimes,
tout le monde est
irremplaçable
Une chose est morte
mais tu n’es pas morte,
je suis vivante aussi.
C’est une chose qui est morte.
Elle aussi animée
mais sans cœur.
C’est une chose à manivelle.
pas de circulation spontanée
et de coup
ou de foudre
C’est une chose
qu’on tient très fort à deux
dans nos creux
et rides
de mains.
On serre fort le poing
quand ça va mal
et qu’on y tient
plus qu’à tout.
On lâche et étend
les doigts
quand on en a soupé
et qu’on perd courage.
On pompe comme
la prise de sang
quand on y puise
son carburant.
On baisse les bras
et la chose s’évapore avant
de retomber
à terre
parce que bras ballants
ou mains en l’air,
elle n’est plus rien.
La chose est morte
mais tu es vivante
et je ne suis pas morte non plus.
La blessure saignera,
chaque fois qu’on y repensera,
toi et moi.
Et non !
ni toi ni moi
n’oublierons.
On s’arrêtera de rire
à se rappeler
au beau milieu
d’une conversation
la mort de la chose
Une crampe au cœur
qui suspend tout,
le temps dit-on,
l’espace aussi,
le corps et sa vérité,
les sons et les images,
tous les autres
et leur vie.
Notre chose est morte,
nous sommes vivantes.
N’oublie pas qui tu es
N’oublie pas ta valeur.
N’oublie jamais,
et je peux et dois dire jamais,
qui nous étions
et notre chose.
Retour de drôles de vacances, deuil qui commence, ton texte m' a saisie...
RépondreSupprimerJe t' embrasse
Michèle