Parfois,
pas
si rarement,
cette
image,
ce
mot,
ce
geste,
qui
reviennent.
Comme
des flashs
traumas
gangréneurs.
Mais
des flashs
traumas
nourrisseurs.
L'image,
le
mot,
le
geste,
marqués
en moi,
tatoués.
Bien
plus profondément
que
ceux qui se dessinent
sur
la peau.
Tatoués
dans mes organes,
dans
mes entrailles,
jusqu'au
noyau
infrangible.
Ce
geste
par
exemple,
dans
son extrême douceur,
presque
insupportable,
d'un
inconnu
ou
presque,
d'une
douceur ineffable,
deux
minuscules secondes
qui
ne s'effacera jamais,
je
le sais.
Parce
que
ce
jour-là,
dans
ce tout petit geste,
il
a donné
son
être.
Sans
le vouloir
sans
doute.
Sans
le savoir,
sûrement.
Un
geste sans importance,
sans
conséquences,
oublié
de tous,
sauf
de moi-même,
parce
qu'il était
parfaitement
entier,
parfaitement
vrai,
sans
aucun artefact,
plein
d'une infinie tendresse
qui
ne m'était pas
adressée,
qui
devait se donner
au
premier venu
quel
qu'il soit,
pour
survivre ;
j'étais
sur le passage.
Plein
aussi d'une douleur
meurtrière,
sans bouclier,
qui
devait se donner,
sortir
de cette main
pour
ne pas tuer
de
l'intérieur.
Inoffensive
pour moi,
mais
dotée de ce pouvoir
d'ouvrir
n'importe quel cœur
digne
de ce nom.
N'importe
qui aurait senti ?
Je
n'en sais rien,
je
ne suis que moi.
Mais
ce jour-là,
pendant
deux secondes,
il
s'est introduit,
sans
rien violer,
dans
mes profondeurs.
Sans
le savoir,
sans
le vouloir,
il
a tout dit,
tout
vomi,
d'un
coup,
sous
ses airs de
conquistador.
Il
était ce tout petit
mains
ouvertes,
juste
les yeux pour
appeler.
Dans
ce corps d'adulte,
sûr
de lui,
sans
complexe et sans
peur,
a
surgi
toute
l'histoire de l'enfant
crevant
de solitude.
J'ai
eu envie,
un
désir puissant
de
le prendre dans mes bras.
J'ai
cru au désir
sensuel,
celui
auquel il croit
lui-même.
C'était
bien autre chose.
C'était
tout à la fois.
C'était
ne plus jamais
le
laisser
souffrir,
seul.
C'était
le rattraper
et
hurler contre
son
déguisement
parfait
lui aussi.
Rôdé.
Sur
mesure.
Exaspérant
de charme.
De
charme sans fond.
De
charme fatal.
Il
n'en sait
ni
n'en saura jamais
rien.
Peut-être
ne le
reverrai-je
jamais
d'ailleurs.
Là
n'est pas la
question.
Mais
moi je sais
que
j'emmènerai dans ma tombe
cette
main anodine,
passée
nonchalamment
dans
mon dos
pour
m'écarter.
Et
sans
doute,
bêtement
peut-être,
je
prierai pour lui
et
pour qu'il
enfin
trouve
celui
ou celle
avec
qui
il
pourra
mettre
à bas
son
masque trop magique.
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