L'arête,
tout en
haut,
sans un
pli ;
la cîme,
pointue
aiguë.
Elle est
là,
sous nos
pieds.
Elle est
sans politesse,
sans pitié.
On est au
cirque,
sur un fil,
pas tant
que ça quand même !
Mais pas
loin.
Bouger sera
choisir.
Pas de
demi-tour,
pas
d'arabesques,
aucune
danse
d'aucune
sorte,
pas de
Mmmmmh attendez,
avec force
gigotage.
Tout ça
est terminé.
Sur ce
sommet,
on ne
tourne pas en rond
ni en aucun
autre sens.
On ne
tourne plus.
On ne
voltige plus.
On ne
s'amuse plus.
On ne gâche
plus.
On ne
tergiverse plus.
On ne
procrastine plus.
On est face
à soi-même.
Et on
n'échappe pas.
On peut
redescendre à reculons.
Avec tous
les prouesses techniques
imposées
par cette
figure,
à travers
les pierres imprévisibles,
à
l'aveugle.
On peut.
On peut
toujours,
même le
plus improbable.
L'humain
est doué de ressources
insolites
et extraordinaires.
On peut
aussi descendre de l'autre côté.
En face.
Paraît
plus facile ?
De loin,
sans aucun
doute.
Paraît
plus logique ?
Bien sûr,
avec juste
la tête.
Trop
fastoche avec juste la tête.
Sur l'arête
tout
là-haut,
la tête
n'est que la moitié,
peut-être
même moins.
N'est-ce
pas à souhaiter d'ailleurs ?
On peut
descendre
mais,
on ne l'a
pas dit,
il fait un
immense
brouillard.
Vous savez
ce doux et
frais brouillard
qui monte
qui monte qui monte !
Ce
brouillard dans lequel
on aurait
envie
de
se lover.
Il est beau
mais
l'esthétique n'est pas de mise
à cette
altitude.
On joue sa
vie.
Bien sûr
qu'on joue sa vie !
Ne pas
exagérer ?
Certainement
pas !
On joue sa
vie,
son avenir
tout son
être.
Aujourd'hui,
je ne
reculerai pas.
Je suis,
sans
vraiment le comprendre,
arrivée
sur la cîme.
Surprise,
je suis
restée immobile.
J'ai
attendu de
mesurer
l'ampleur
de l'événement.
Puis,
j'ai souri,
fière.
Fière de
mon ascension
parfois
insupportable.
Et sans un
pli,
je
m'apprête à choisir.
Je bouge
mon premier pied
et
m'embarque sur cette
nouvelle
pente.
Je
glisserai sans aucun doute.
Mais le
brouillard me consolera.
Je pourrai
rire de mes
zouip le
pingouin.
Et je me
serai fidèle.
La
traîtresse à elle-même
s'éteindra
peu à peu,
avec la
peur et la rage.
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