dimanche 16 octobre 2011

Ceux qui seront toujours là

 Il y a toutes ces personnes qu'on aime tellement qu'on a l'impression que notre coeur va éclater, exploser comme une bombe et se répandre en mille morceaux si on se risque à les aimer davantage. Parfois, on aurait presque envie de ne plus les aimer, plus les connaître tellement cet amour fait autant de mal que de bien.
Même si on ne les voit plus,; pas ou peu, ils sont là, comme des empreintes, ils ont laissé leur trace bienveillante et bien plus encore, ce sont eux qui nous constituent, qui nous structurent. Ils sont nos mains qui demandent, nos bras qui serrent ou s'agitent, paniqués, nos jambes qui courent à perdre haleine, pour oublier, nos oreilles, nos yeux, notre bouche, notre voix, tout ce qui nous lie indéfiniment aux autres. Ils nous ont faits, ils nous ont fait pousser, fleurir et ils continuent chaque jour de nous faire vivre, de nous faire relever la tête et regarder devant. Quand, vraiment, tout est trop dur et froid, ils sont là, ils se massent derrière et autour de nous dans leur plus grande générosité, nous donnant le courage de ne pas abandonner, empêchant nos bras de retomber inertes le long de notre corps, même si nos yeux pleurent amèrement la douleur du jour.

J'ignore si vous autres savez dire cela, le dire comme cela est. Moi, je sens ma parole ridicule ; elle s'évanouit comme toutes les autres sans revêtir l'essence que j'aspire à leur donner, l'essence du don qu'ils m'ont fait et qui ne cessera jamais. Je suis incapable de dire comment ils me donnent mon poids, comment ils font de moi une personne. Je ne peux que l'écrire avec les mots, les phrases qui seuls parviennent à me hisser là où je peux exprimer cette chose absolument vitale.

Ces hommes et ces femmes, on ne les remercie pas. Ca n'a pas de sens. Ca n'est pas qu'on leur doit, un merci. C'est comme le chirurgien qui aurait réparé notre coeur cassé et capricieux. On ne le remercie pas, on le regarde, on parle de lui, on pense à lui, on prie pour lui mais pas de "merci" clownesque et absurde.
Quand on se retourne et quo'n voit comme ils ont surgi, on se rend compte que la première fois qu'on les a vus et sentis, on a été traversé comme d'un fugitif éclair, d'une décharge qui nous a rendus plus vivants ou même qui a rendu la vie.

A toi Maman, qui m'as bercée, consolée, serrée et m'as appris la tendresse infinie.
A toi Martin qui m'as ouvert le coeur alors que j'avais pris le parti de le fermer, toi qui m'as appris l'intelligence des mots.
A toi Béatrice, qui m'as donné sans compter et sans retour, toi qui as été mon socle alors que je me désagrégeais.
A toi Marie qui m'as attendrie et rendue plus humaine, toi qui m'as appris à faire le choix de la bienveillance quoi qu'il en coûte.
A vous, Isabelle, qui avez réanimé l'enfant en moi et qui m'avez appris à croire en ce que je détenais et à me battre, vous qui m'avez aimée comme votre fille.
A toi Ludo qui m'as parfaitement respectée, toi qui m'as fait sentir que j'étais une vraie personne et cela, sans jamais rien exprimer ou presque ; j'en ai appris que dire n'était pas toujours nécessaire pour donner le meilleur.
A toi Sébastien qui as donné corps à ma théorie si théorique, qui m'as tant soulagée en me montrant combien l'humain est riche et capable, toi qui m'as appris à me sentir unique.
A toi Organdy qui m'as ouvert un monde et qui m'apprends chaque jour à être toujours plus libre et moi

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