mardi 19 avril 2016

Ces fous-là, regardez !

Les fous qu'on aime
qu'on voudrait serrer fort
dans ses bras
pour apaiser leur douleur,
pour faire taire leurs cruels habitants
qui crient tout le jour « enculéééééé ! »
en silence
pour eux seuls,
et qui violent toute la nuit 
sans bruit
ni lumière.

Les fous qui sourient
un peu bêtement
apparemment.
Mais qui ne savent pas s'ils peuvent sourire
à la dame assise en face d'eux,
si ça se fait,
si elle est belle,
gentille
et surtout si
elle existe vraiment.

Parce que ces fous-là,
ils en voient des choses et
des gens.
Des foules en plein désert.
La neige sur les tropiques,
Troooooopicoooooo !
Cocooooooricooooo !
Alors, le vrai, le faux,
ils ne savent plus,
même avec les pilules bleues
et les gouttes
trois fois par jour
parfois.

Ces fous-là,
les doux,
les tristes,
qui n'ont pas été bercés comme il faut,
on les aimerait si fort
qu'ils guériraient.

Et puis, il y a les autres.
Il y en a pleins d'autres.
Et parmi eux,
Les fous traîtres.
Pas ceux qui tuent et assaillent
en furie.
On les voit venir,
et on se cache.
Les fous traîtres
qui mentent,
qui creusent la poitrine de ceux qui les aiment
pour en tirer la douce chaleur,
pour la boire,
s'en délecter
et faire comme si de rien
n'était.
Les fous vampires.
Les traîtres-vampires
qui assèchent le plus vivant
de leurs pairs.
Ces fous-là,
on ne les déteste pas,
on ne les voit pas.
On ne peut pas se cacher,
ils
se cachent.
Ils
se camouflent
naturellement.
Ils
tiennent du grand
caméléon.
On les approche,
ils
payent pas de mine
ou alors,
ils
font beau.
Ces fous-là,
vous mangeront
jusqu'à la dernière miette,
vous digéreront
sans remords.
Comme tout bon prédateur,
ils ne se sentent
pas 
coupables.
C'est leur nature,
c'est la nature.
Ces fous-là
recrachent les pilules bleues
et les gouttes trois fois par jour.
Ces fous-là crachent le feu.
Ils
flamboient.
Ils
éclairent.
Et ils
consument.
Fuyez mes amis !
Fuyez tous !
Mes ennemis fuyez !
Personne ne doit tomber dans ce
traquenard.
Laissons-les brûler.

Ces fous-là
brûlent aussi les autres 
fous.
Ils
brûlent toutes leurs
chances.
Ils
les crament d'avance.
Ne les regardez pas ceux-là,
les traîtres vampires pyromanes !
Tournez-vous vers les fous
là,
assis recroquevillés par terre
ou en plein dialogue avec la
Tour Eiffel.
Regardez-les et aimez-les.
Bercez-les,
souriez-leur,
répondez-leur,
donnez-leur vie d'un vrai regard.
Ils sont
notre être intime,
le plus secret,
le plus pudique,
de chacun d'entre nous,
mais au grand jour,
sans le vouloir,
bien malgré eux.
Regardez notre chance,
notre immense pouvoir,
inaperçu,
de garder enfoui
dans son nid
tout douillet,
notre être intime,
notre trésor, 
notre bébé.






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