J’appelle
J’ouvre les mains
Et le regard se détourne.
Le regard ne veut plus rien dire.
Il veut se taire.
Il ne veut plus exister.
La langue et ses mots sont moins frileux.
Ils montrent toujours
Et se montrent.
Ils ont l’habitude.
Ce sont des joueurs
Des jouets.
Joués et rejoués
Lancés et pipés
Autant qu’on le veut.
Le regard est un pudique
Et il se plante rarement en pleine pupille
Menteur.
Il ne joue pas.
J’appelle
J’ouvre les yeux,
Moi,
Les cils grand ouverts
Mais seuls.
Ils n’aiment pas ça.
Ils sont pudiques
Et susceptibles.
Ils n’aiment pas qu’on les laisse
Tomber
Tout seuls.
Ils ne veulent rien dire.
La langue et les mots se débrouillent d’une solitude.
Les yeux et leur regard ne s’en remettent pas.
Surgit la honte,
L’humiliation,
La colère,
La répression de la rage
Que personne ne comprendra,
L’envie de tout faire valser
Ou de tenir le menton des autres yeux,
En face,
D’obliger à être avec
Et à suivre,
Le désir presque irrépressible de
Tyranniser
Pour ne pas essuyer cette honte.
J’appelle
Et les yeux se retournent
Vers des horizons meilleurs.
Je ne suis pas assez.
Je suis trop.
Tout ça n’est est à côté.
Les yeux me piétinent ouvertement.
Ouvertement sans un bruit.
Je ne dois pas
Claquer
Ma langue.
Je ne dois pas faire un son.
Je dois garder le cap.
Je dois garder les cils doux et fermes
Jusqu’à ce que les autres reviennent à moi.
Coûte que coûte.
Quelque temps que ça prenne.
Et ravaler les larmes et la fierté.
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