tournent
et retournent
dans leur tombe.
Finies
achevées
apparemment remplacées.
Elles sous terrainent
encore et toujours
à la mesure des mots
et des pensées
qu'on leur accorde.
J'en parle peu.
Plutôt pas.
Je les palpe
de haut en bas
dans leurs recoins.
Les autres m'en parlent.
Toi tu m'accuses,
les autres effacent.
Nos mots et mes pensées
ressuscitent
les mortes.
Il y a
les actions
devant lesquelles
on a reculé
détourné
le regard,
peur et honte
paralysie.
Et parfois,
pas si rarement,
elles se fondent
et s'accordent.
Parfois comme prévu,
elles coincent
et ça fait
enrager.
Il y a
aussi
celles
qui sont passées
inaperçues
dans le flux
d'une journée
ou de toutes les journées.
Moi
si craintive
à imprimer ma marque
sur mon chemin
comme sur
celui des autres,
je franchis
parfois
une immense montagne
sans chaud ni froid.
C'est que
je ne l'ai pas vue
les yeux fermés.
Je répugne
à admettre
que j'ai pu
être aveugle ;
disons pour apaiser
mon orgueil
d'illuminée
que j'avais les yeux
autre part.
Pas là où il fallait
mais quelque part
quand même.
Et l'exercice commence :
active remémoration
pour percevoir
le loupé.
J'abaisse
sciemment
les paupières
cette fois.
Je tire sur tous les muscles
derrière mes orbites
jusqu'au sage occiput.
La montagne ne pousse pas.
Je n'ai qu'une tendre et courte
plaine,
sans intérêt.
Jour après jour,
je ne peux m'empêcher
de chercher la montagne
derrière mon
insouciance
passée.
Je creuse
et perce
peut-être
pour exhumer
cette inaccessible
élévation.
Vaine et inutile
tâche.
Mon action
a été énorme
grosse comme une montagne
mais ce n'est pas la mienne.
Je ne vois pas,
je ne sens pas,
je ne souffre pas
cette montagne.
C'est ta montagne
et mon action.
Si tu me permettais
de regarder avec toi,
je verrais sans
aucun
doute
cette montagne.
Je crois
aussi
que j'en baisserais la tête
et que j'essaierais
de l'éroder
ensemble.
Mais tu gardes
jalousement
ta douleur
et mon action
déchireuse.
Je ne peux que
m'avouer
impuissante.
Et aussi
malgré mes réticences
responsable
de cette souffrante
équipée
que tu as vécu
seule.
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