La colère allume des
feux
au cœur de tous les
organes
dans tous les seins
toutes les veines.
Elle ne pipe mot.
Elle est
La taiseuse par
essence.
Elle lutte contre
les mots
pour asseoir
son pouvoir
de reine noire.
Elle serre les
lèvres
de tous bords.
Elle bouche toutes
les arrivées d’air
et tous les trous
sont morts.
Tous trous est
Un espoir.
La colère les
ignore,
pas même ne les
remplit.
La colère en fait
fi,
elle s’en balance
absolument
et ils en crèvent.
Les trous du corps
vivent
de mon manque.
La colère ne manque
pas.
Elle inonde de feu.
Adoucis-toi
ma colère,
laisse-moi,
je t’en prie comme
mes dieux.
Laisse-moi
Pardonner
Sans cette bile
au palais
qu’aucune
déglutition
n’avale.
Ma colère,
je t’adore et te
hais,
comme une ridicule
Romantique,
Un Hugo qui me
sort par les yeux,
pourtant trous
remplis,
ceux-là.
Comme toi,
Tu es celui qu’attendait
ma colère
pour en finir,
pour la lutte
finale.
Parce qu’elle
combat
A mort.
Elle n’est pas de
ceux
qui nourrissent
et se nourrissent
tout au long
du fleuve
absurde
d’une existence.
Elle attend
L’Adversaire.
Elle l’a trouvé
en toi.
Et j’ai peur
de tous mes membres
en position
starting blocks
qu’elle soit celle
qui
m’emportera.
Et où donc est ton
pouvoir ?
Le tien dans cette
lutte,
s’exclameront les
amis
Outrés.
Bats-toi
Et ne joue plus la
Dépressive
voûtée
mains aux poches
ou ongles en bouche.
Bats-toi
pour que
ta colère et la
sienne
ne se fondent pas
en un poison
tonitruant.
Bien oui, et
comment me battre
sans
ma colère ?
Quelle arme
proposez-vous,
Savants amis ?
En magasin,
Me restent
la haine,
la glace
et la fuite.
Je prie aussi,
mais depuis trente
ans,
et la vie
souvent,
reste une pute.
Alors,
Messieurs Dames qui
savez,
quelle arme ?
quelle carte à
jouer ?
…
Personne ne se prononce.
Personne n’a de
réponse.
Personne n’y
comprend rien.
Quelle carte à
jouer ?
Dépêchez-vous !
voilà mon tour !
…
Et le monde est
coi.
Et je suis empêtrée
dans ma colère
qui me guide
fermement.
Eh non, je ne
trouve
rien
en moi.
Eh oui,
tous les rayons
sont vides.
Plus même tickets
de
rationnement.
Prêtez-moi
votre
histoire !
Prêtez-moi
vos
issues !
Prêtez-moi vos
mains
pleines
et vos yeux
dilatés
de courage.
Je trouverai
alors,
si elle existe,
l’étagère
secrète,
où trône
la potion.
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