jeudi 6 août 2015

Au trou, Colère !



La colère allume des feux
au cœur de tous les organes
dans tous les seins
toutes les veines.
Elle ne pipe mot.
Elle est
La taiseuse par essence.
Elle lutte contre les mots
pour asseoir
son pouvoir
de reine noire.
Elle serre les lèvres
de tous bords.
Elle bouche toutes les arrivées d’air
et tous les trous
sont morts.
Tous trous est
Un espoir.
La colère les ignore,
pas même ne les remplit.
La colère en fait fi,
elle s’en balance
absolument
et ils en crèvent.
Les trous du corps vivent
de mon manque.
La colère ne manque pas.
Elle inonde de feu.

Adoucis-toi
ma colère,
laisse-moi,
je t’en prie comme
mes dieux.
Laisse-moi
Pardonner
Sans cette bile
au palais
qu’aucune déglutition
n’avale.

Ma colère,
je t’adore et te hais,
comme une ridicule
Romantique,
Un Hugo qui me
sort par les yeux,
pourtant trous remplis,
ceux-là.
Comme toi,
Tu es celui qu’attendait
ma colère
pour en finir,
pour la lutte finale.
Parce qu’elle combat
A mort.
Elle n’est pas de ceux
qui nourrissent
et se nourrissent
tout au long
du fleuve
absurde
d’une existence.
Elle attend
L’Adversaire.
Elle l’a trouvé
en toi.
Et j’ai peur
de tous mes membres
en position
starting blocks
qu’elle soit celle qui
m’emportera.

Et où donc est ton pouvoir ?
Le tien dans cette lutte,
s’exclameront les amis
Outrés.
Bats-toi
Et ne joue plus la
Dépressive
voûtée
mains aux poches
ou ongles en bouche.
Bats-toi
pour que
ta colère et la sienne
ne se fondent pas
en un poison
tonitruant.

Bien oui, et comment me battre
sans
ma colère ?
Quelle arme proposez-vous,
Savants amis ?
En magasin,
Me restent
la haine,
la glace
et la fuite.
Je prie aussi,
mais depuis trente ans,
et la vie
souvent,
reste une pute.
Alors,
Messieurs Dames qui
savez,
quelle arme ?
quelle carte à jouer ?
Personne ne se prononce.
Personne n’a de réponse.
Personne n’y comprend rien.
Quelle carte à jouer ?
Dépêchez-vous ! voilà mon tour !
Et le monde est coi.
Et je suis empêtrée
dans ma colère
qui me guide
fermement.

Eh non, je ne trouve
rien
en moi.
Eh oui,
tous les rayons sont vides.
Plus même tickets
de
rationnement.
Prêtez-moi
votre
histoire !
Prêtez-moi
vos
issues !
Prêtez-moi vos mains
pleines
et vos yeux
dilatés
de courage.
Je trouverai
alors,
si elle existe,
l’étagère
secrète,
où trône
la potion.

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