L’absolue nécessité de ne pas finir la
journée
sans
un labeur achevé.
L’absolue nécessité que ce jour ne serve pas
à rien.
Ne pas avoir respiré douze quatorze seize longues
heures
sans
but.
Ne pas s’être nourrie
seulement pour
digérer.
Sur la route du jour,
il y a forcément
les voleurs.
Qu’on me vole mon sac
et mes chaussures.
Quoi que…
Qu’on me vole mes cheveux
et mes bijoux.
Qu’on me vole
ce qu’on croit m’être le plus précieux.
Qu’on vole mon logis
et mon confort.
Ce qu’on croit l’être
avec d’autres yeux.
Qu’on ne me vole
jamais
mon sens.
Mon sens,
mon temps,
mes mots,
mon stylo
et mes livres.
Que personne
en ce monde
ne s’arroge
jamais
ce droit
ignoble.
Qu’on ne m’interdise
rien du langage
et ses sens.
Si,
par malheur,
il arrivait,
qu’un homme,
une femme,
s’attribue,
sans complexe,
pavaneur,
le pouvoir,
de me retirer
mon sens
et tous ses
attributs,
alors,
je n’aurai plus
ni foi ni loi.
Je deviendrai tigresse
sans aucune limite,
la folle la plus folle
qu’on n'ait jamais vue
de mémoire d’asile.
Les gens parlent de
cette métamorphose d’une mère
dont on attaque les petits.
J’ignore cet état.
Je l’ai constaté
chez certaines.
J’en ai sacrément
entendu parler.
Méfiez-vous de la mère dont on touche
la progéniture !
Méfiez-vous…
Ça a toujours l’air très
sérieux,
comme une catastrophe qui
nous pend
au nez
à tous.
Je hausse les épaules.
Je leur laisse leurs petits,
sans regret.
L’enfer pend au
nez
des voleurs
de sens.
Je n’hésiterai pas
à me ranger aux côtés des grands psychopathes,
des pires énergumènes dont le monde ait
accouché.
Je n’hésiterai pas
à déchirer les chairs
et les âmes
pour retrouver
mes balises
et ma terre.
Je n’hésiterai pas
à user des stratagèmes
les plus abjects,
les plus manipulateurs,
pour retrouver mon
trésor.
Je n’hésiterai à
rien,
puisque
presque,
je ne serai
plus
rien.
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