Entourée de tout le possible.
Toutes les nuances,
Toutes les textures.
Plus un poil de vide tout autour
De moi.
Je suis choyée.
J’ai tout récupéré.
Ce qu’il fallait,
Par-ci par-là
Pour pouvoir arrêter le train
Et m’asseoir en tailleur.
En tailleur
Parçe que c’est plus calme
Et plus lointain.
Parçe qu’en tailleur
Déjà en maternelle.
Déjà j’existais,
J’en suis bien sûre
Ainsi.
Sûre et certaine.
On n’est sur de rien.
Pas même d’avoir été.
Encore moins de ses souvenirs de tout-petit
Que personne ne partage.
L’enfant est le plus seul au monde.
Mais me voilà
Parfaitement entourée.
Parfaitement calée.
J’ai tout ce dont je rêvais.
Avoir ne suffit pas pour être,
Heureux en outre.
Mais c’est un bon début.
Pas question d’être matérialiste,
Consumériste,
Objectiviste.
Absolument pas ça !
C’est au contraire qu’il faut
Stopper,
Quitte à faire crisser les rails
Et faire beugler toutes les vaches
Alentour,
Le fou à 300 à l’heure
de la relativité,
De la subjectivité,
De l’éventualité.
Pas un cours abscons
De philosophie.
Pas non plus un manuel.
Non, pas très poétiques
Tous ces mots en « ité ».
Nécessité
Oblige.
Justifier les cercles concentriques
Arc-en-ciel,
Dégradés,
Au complet.
Et moi au doux milieu.
Pas pour encore une fois,
Egocentrer la chose.
Bien au contraire,
Pour sauter hors des murs
Et revenir au creux
Quand on aura bien ri,
Bien aventuré
Tout le jour.
Pour pouvoir enfin
Jouir de la vie
Parce qu’on sait que le foyer
M’attend.
Tout est en place.
Plus à courir partout
Toute la nuit
A la poursuite.
J’ai et je peux enfin
Etre en entièreté.
Avoir pour être ?
Toi qu’on croyait fille des profondeurs !
Eh oui,
Avoir pour être,
Avoir tout enroulés autour
Tous les outils,
Tous les amis,
Tous les joujoux,
Tous les doudous,
Tous les ronrons,
Tous les froufrous
Qui bouchent les trous.
Les trous normaux,
Les trous d’humains,
Et les trous malins,
Les trous marteaux,
Délires,
A la kalach.
Ceux qui gâchent
Tout.
Alors oui,
Avoir tous ces bouches-trous
Pour se permettre de courir
Libre comme l’air,
En tourbillons,
Et être
Comme on n’a jamais pu.
Parce que
Manquez manquez manquez
Et vous n’êtes plus rien !
Un déchet,
Une ordure,
Pas même bon à suicider.
Vous n’êtes rien !
Dépouillez-vous
Et manquez !
Encore et encore.
Vous verrez bien
Qu’avoir donne à être
Et être avoir.
La langue est un génie.
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