lundi 22 août 2016

Vertigo au placard

La peur du vide,
Du trou,
Du nuage traitre,
Du sol meuble
Et du corps
Aspiré
Disloqué
Foudroyé.
Toujours eu ce vertigo
Ou peut-être envie de
Toujours l’avoir eu.
Pour la cohérence.
J’ai le vertige
Et décide par la même
Que :
- Je n’ai jamais fait d’escalade
- Je ne suis jamais montée sur le tabouret pour aller chercher les assiettes de famille tout en haut du placard
- Je n’ai jamais voulu même ma chambre au 2ème étage.
- J’ignore absolument pourquoi et quand le vertigo m’a prise
Toujours été comme ça.
Quoi donc de plus normal
Que de
Voir des chandelles
En me jetant dans ce même vide tant redouté,
Du haut d’un avion
Vrombissant ?
Lâche prise !
Cesse cette guerre intestine !
Profite au moins pour l’avenir
A défaut du passé !
Sans les mains mon amie !
Alors,
Comme c’est dit et redit
Avec une bienveillance
Et une conviction
Vivantes comme
Un coeur à mains nues,
Je saute.
Je frissonne et
Je saute.
J’ai peur,
De tout,
De tout le monde,
De toutes les heures
Surtout.
Parce que le vol
Ne sera pas un freluquet.
Il sera de longue haleine.
Quelques jours.
Quelques semaines peut-être.
Et il faudra bien,
A un moment donné,
Que j’aie moins peur
Et vertigo ira viendra.
Les vieux personnages
Haïs
Effrayants
Les sorcières de placard
(C’est bien le thème aujourd’hui,
Dites !),
Danseront dans mes rêves
Et même au réveil,
Et jusqu’au soir.
Ces gens qu’on a tellement haïs
Qu’on se demande si on ne les a pas
Aimés aussi.
En tout cas,
Ces furieux qui soutiennent la
Colère.
Ceux qu’on tabasserait aujourd’hui
Encore.
Mais qui ont bien servi.
Ceux qui
Plus sournoisement
Aussi
Ont empêché.
Ils sont tous là
De plein fouet
Et on aimerait
Les revoir.
J’aimerais les regarder
Dans les yeux
Et me voir
Dans ce miroir.
Pouvoir réparer
Mes douleurs
Face à eux.
Les regarder et
Qu’ils écarquillent les yeux
Parce que
Oui
Je suis devenue
Ce que personne n’imaginait.
Ni eux ni moi,
Surtout pas moi.
Surtout pas moi,
Et eux finalement,
Peut-être que
Si.
Mes sorcières de placard
Haïes,
Qui me font encore trembler de colère et
D’amertume,
Comme une toute jeune,
Peut-être m’estimaient
Davantage
Que moi-même face à elles,
Mesquines et tranchantes.
Le sens n’est jamais
Celui qu’on croit.
Grande réunion
En plein vol
Avec tous ces fantômes
Revenus pour de vrai,
En chair et en os,
Et je n’ai plus peur.
Je suis contente de les voir.
Pas une fin hollywoodienne
A deux balles.
La personne que je suis devenue
Que je n’imaginais pas.
Que je n’aurais jamais osée.
A force de tourner d’un millimètre
De mois en mois,
D’année en année,
Dans les périodes fastes,
De semaine en semaine.
A force de trouver,
Croiser,
Ou serrer fort
Dans mes mains
Ou mes bras,
Juste de loin
Ou tout contre tout,
A force d’entendre
Et de voir,
Toutes ces fées
Et lutins,
Nounours
Et rigolos
Autour de moi.
A force d’avoir toutes ces chances.
A force de les savourer.
A force d’être aimée,
Sans comprendre pourquoi.
Je suis devenue celle que je n’aurais jamais osée,
Imaginée,
Peut-être celle rêvée très fort,
Tapie honteuse
Et puis
Aujourd’hui
Sautillante,
Qui vole,
Qui a lâché toutes les amarres
En plein ciel,
Qui ne pourra pas remonter
Au bord du vionvion
De départ.
Vertigo se marre.
Moi aussi.
J’ai le souffle coupé, par moments.
Les sorcières
A coups de talons dans le nez les yeux le ventre,
Et ceux qui ont aimé de toutes leurs forces
Malgré moi,
En colère eux aussi,
Sont tous là
Pour signer l’armistice.
Tentons la paix sociale
Et les 30 Glorieuses.
Mais tout le monde joue le jeu hein !
Sinon, on arrête tout !
Et vertigo reprendra les manettes.
Mais voilà le plus improbable
Scénario.
Cette fois,
L’échec est impossible.
Parce que j’ouvre les mains
Et advienne que pourra.
Plus de podium ni de record à battre.
Quoi qu’il m’arrive,
Je le saisirai
Et en ferai mon grain
Et mes histoires,
Mes mots.






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