L’orille est bien là
Toujours là
Bien accrochée.
A droite, Check.
Voyons voir à gauche...
Check Ok RAS.
Les deux oreilles sont en place.
On positionne la tête bien dans l’axe.
On se fait une belle voix.
Et on explique avec clarté et fermeté.
Quelques secondes,
Et les yeux fuient,
Se baladent ces vauriens !
Ils n’ont pas le temps.
Autre chose à faire.
A découvrir.
On a beau les rappeler à l’ordre.
On a beau.
Ils s’en branlent.
S’en branlent.
Les oreilles bien en place
Entendent et tourneboulent
Les mots.
Elles jouent.
Elles ne sont jamais sérieuses.
Elles font rouler les mots
Comme des billes dans un circuit,
Démembrent les phrases
Et les mots glissent et
Rebondissent
Dans les toboggans
Du pavillon auriculaire,
Puis dans le conduit,
Jusqu’a un endroit du cerveau,
Méconnu,
Pas le bon,
Puisqu’ils n’ont plus ni queue ni tête.
Pour eux,
L’oreille félonne les a pervertis ;
Tout ça est un grand parc d’attraction.
Le plaisir est au rendez-vous.
Ca s’annonçait mal.
Mais tout est devenu beaucoup plus
Drôle que
Prévu.
Hihi !
Mes
Mots,
Pesés,
Lourds,
Douloureux,
Forts,
Osés,
Impérieux,
Ne sont plus que
De fantômes
Rigolards.
Pour finir,
Ils redeviennent convenables.
Mais,
Ils ne sont pas tous là
Ni tous sains d’esprit.
Ils ont été pris au piège
Du jeu
Et du jouir,
Toboggan a l’appui.
Je suis impuissante.
Impuissante à fixer mes mots
Pour ces oreilles-là
Et cet esprit-là.
Impuissante face à eux,
Malgré tous mes stratagèmes.
Impuissante et rageuse.
Mais mais !
Les mots ont été lancés
Forts et enfin,
Surtout.
Après toutes ces années.
Impuissante à résonner.
Finalement est-ce si grave ?
J’ai bien la preuve que
Ces organes-là
Sont toqués.
J’irai jusqu’au bout
Pour le bout.
Pour toucher la ligne d’arrivée
Et commencer une autre course,
Moins infinie,
Moins brûlante.
J’irai leur dire à ces oreilles folles,
Handicapées,
Qu’elles sont malades.
Que moi aussi,
Sans doute,
Mais pas seule.
J’irai jusqu’a ce point
Et j’en aurai fini.
J’arrêterai de porter
Ma montagne,
Galerienne quotidienne,
Ridicule pathétique.
J’aurai droit
A d’autres humeurs
Et d’autres mondes.
Je serai goal volant
Et non plus
Scotchée à
Mon beau fauteuil roulant.
Je serai balle
Rebondissante.
Je serai à ressorts.
Je serai libre,
Sans être plus entendue.
Mais j’aurais tout tenté
Et tout gerbé.
Je serai incasable.
Tout ca dort bien sagement,
Encore.
Attendez quelque temps,
Encore.
Le jour viendra,
Bientot.
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