Je suis allongée,
J’écoute mon palpitant.
J’écoute les coups et trous.
Pas le flux et reflux.
Il n’a pas le pied marin,aujourd’hui.
Plutôt martial.
Je suis prête à dormir.
Il est feu follet.
Pas batifolant.
Pas affriolant.
Plutôt flamboyant.
Plutôt formidable.
Formidable et flamboyant
Comme on veut les entendre.
Formidable-admirable (contemporain et banal) ;
Formidable-effrayant (antique au pied de la lettre) ;
Flamboyant-merveilleux (optimiste et pyrotechnique) ;
Flamboyant-venimeux (pyromane nyctalope).
Etc. Etc.
(Pas trois p’tits points après Etc., n’empêche que le répète, alors, ma foi, cela ne revient-il pas au même ?)
Mon palpitant bat comme un forcené.
Je l’ecoute à ce moment-là,
Pour la première fois,
Après une soirée bien remplie.
Je l’avais toujours ignoré,
Sans aucune determination quelconque d’ailleurs.
Ou celle, parfaitement incontrôlée, de
Ne pas
Entendre sa voix.
Je hurle au scandale parce que,
Démocratie ou pas,
Quoi qu’on en dise,
On écoute toujours le plus fort,
Le criard,
Le verbe haut
Mais pas forcément juste.
Et pourtant, je m’insurge,
Je resignerai chaque jour s’il le faut,
Cette révolution,
Mais je succombe comme tous
A ces sirènes-là.
J’ai laissé mon palpitant
S’emballer comme un damné,
Chaque fois,
Chaque jour qui a fini trop rempli,
Nombreux,
Et n’ai jamais compris.
J’ai cédé à la prétention de l’idée.
Elle me disait :
« Tout va bien,
Tu vas enfin te reposer.
Tu es au calme.
Tout est calme.
Tout cela est loin
De ce lit,
De ces draps.
Tu as déjà oublié.
Demain est déjà là. »
Et le palpitant cognait comme un dingue !
Mais comme un dingue je vous dis !
Il tapait creusait tapait creusait tapait creusait
Poussait trouait poussait trouait poussait trouait
Toute la poitrine
Et personne ne me disait rien.
Je veux dire,
Personne ne me résonnait.
Je ne reconnaissais
Personne.
Je laissais le corps s’essouffler
S’époumoner
Et moi comme si de rien.
Ca n’était pas encore assez bruyant,
Pas assez grande gueule pour que je.
La honte d’être moi aussi de ceux qui.
Facilité.
Paresse inée
Et salvatrice,
Aussi,
Il faut l’avouer.
Hier pour la première grande fois,
J’ai entendu
Le palpitant
Crier.
J’ai entendu,
Ouï,
Oui !
Le tambour dans ma cage respirante.
Les côtes branlaient et l’estomac faisait le grand huit.
Mon palpitant faisait comme dans les films.
Et je me dis
Qu’il faisait pourtant bien
Son cowboy là quand même
Et que je n’y avais vu que du feu
Ou pas de feu
Justement.
C’est idiot cette expression qui dit le contraire de ce que je veux dire.
Petite conne tiens !
Mon coeur
M’a prévenue,
Souvent,
Efficace.
En grand danger,
Je l’ai suivi aveuglément.
Il avait forcément raison.
Plus que n’importe qui
Dans et hors de moi-même.
Bien m’en a pris,
Je m’en rappelle.
La vie était en jeu.
Largement.
Je l’ai amené
Jusque là,
Cette extrémité-là.
Et je n’entends pas ses tonitruants boums boums
Du quotidien.
C’est pas moi la p’tite conne ?!
J’écris et mon palpitant,
Tu recommences.
Je t’entends.
Je t’écoute.
Tu as mon nom
Et mon sourire.
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