mardi 29 novembre 2016

Coupe-coupe dans la merde

Coupable de.
Tout en est l'objet tran-
chant.
Tout est susceptible de
tomber sous
sa coupe.
L'enflure de culpabilité
qui transperce,
qui égorge,
qui guillotine.
La respiration a de quoi
se couper.
Tout coupe,
tout cisaille.
Alors,
devant la glace,
droit dans les yeux,
ce n'est pas soi qu'on regarde
quand
on taille les bras,
les jambes,
le ventre,
toutes les chairs
possibles.
Ce n'est pas soi.
C'est elle.
On ne voit qu'elle.
Et elle se fait plus
fantomatique alors.
Mais la présence
toujours
est
acérée.
Elle se tapit.
Rien de mieux.
Parce qu'elle coupe mais aussi ellecolle.
Ellecolleàlapeau
quand elle ne peut plus
castrer.
Elle recule quand on ose
de front
cisailler aussi,
aussi fort qu'elle,
quand on accepte le duel,
qu'on n'hésite pas à en
sanguinoler.
Elle s'étonne
et sourit
narquoise.
Elle s'étonne,
elle admire,
en bonne perverse,
en bonne manipulatrice,
joueuse de marionnettes.
Elle applaudit
les couilles
d'entrer dans l'arène.
Mais c'est la sienne
cette arène.
Seule la mise à mort n'est
jamais
sienne.
Alors quelles armes
contre ce diable en costume de nonne ?
Au beau milieu de l'arène,
j'avance
et je la fixe.
Je plonge mes yeux noirs
dans les siens bleus et pourtant mauvais.
Je plonge dans son monde.
Je plonge sans retenue
et je hurle :
« Lâchez toute la merde ! »
Et un déferlement d'immondices envahit l'arène
aseptisé
de la nonne déconfite.
Elle ouvre les yeux grands
comme des soucoupes.
Elle n'est plus politiquement correcte.
Le costume est ridicule.
Elle ne peut plus s'effacer en fantôme
alors qu'elle en a tant envie,
comme moi si souvent
aussi
face à cette faucheuse prude.
« Lâchez tout ! »
la merde,
toutes les merdes,
les plus obscènes fécalons
et l'arène se décolore.
Arrivent les éboueurs
mes amis
et l'espace est immense
et la mort à des milliards d'années.
Toute la Terre
toutes ses bêtes sont là,
vivantes
et justement cruelles.
Plus d'ennemi surnaturel.

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