mardi 24 avril 2018

A nu, à vif

L'on prend ses
mille courages
à mille mains,
les doigts clignotent
les poignets roulent,
les pieds s'installent
et tournicotent
comme le chien qui
ronde
1, 2, 3, 4, 5
sur son panier
dodo
coincoin,
avant de
se lover en
sécurité.
Mais l'on n'est pas un
toutou,
juste tout comme
avant,
non de se coucher
mais de se
décacheter.
L'on s'ouvre et
l'on ôte l'enveloppe,
les masques,
tous les habits,
les uns par-dessus
l'autre,
année après année,
oignon humain
bien au chaud
que seul
météorite
ou
le monde tête en bas
pourrait
désarçonner.
Les couches et
recouches
repoussent et
protègent.
Voilà donc cet
instant où
l'on met bas
les masques,
l'enfant qui se cache
sans doute,
ou pas :
qui se cache
oui !
Mais !
peut-être pas
l'enfant.
Peut-être le vif
du fin fond
seulement.
On le met à jour et
le vif
est mangé d'un
trou noir.
Cramé.
Craqué.
Crevé.
Le vif
du fin fond
est loinloin
couché dans
les entrailles,
sous les couches autant qu'il y a
d'années.
Bien sûr qu'on
le recouvre
et qu'on recommence
encore et encore
ce qui semble
insensé,
ces bêtises humaines,
ces colères,
ces folies,
ces beuveries,
insensées
mais qui cachent
adroites
le trou noir
du vif du
fin fond.
Le trou noir est
indécrottable !
C'est un trou noir enfin !
Vous ne savez donc rien
de ces affreux-là !?
« Débarrasse-t-en ! » s'exclame l'ami.
Quelle drôle d'idée !
Il se pourrait… ?
Il se pourrait que le… ?
Alors chaque année,
le vif grandirait,
sans couche
à renvelopper
rerenvelo...
rererenve…
Le vif
ne serait plus
la honte
la haine
handicapeuses.
Le trou noir
dans un coin,
tout petit coincoin
ou très loinloin,
ou plus point rien.
Youpif !
Le vif
et grand soleil.











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