vendredi 1 février 2019

La fête, le boléro et Ravel

A pas feutrés la machine
Se met en branle.
Sinon imperceptible du moins
Dans une réserve
Timide et touchante

La fête s’annonce et roule,
Doucement.

Entrent tout d’abord les
Imprévus,
Les peut-être moins
Attendus.
Ceux qui de coutume
Ne prennent pas
Le devant de la
Scène,
Évitent les projecteurs.
Ils tiennent avec
Dignité cette
Place d’arrière,
Infaillibles soutiens
Et magiciens de la toute dernière
Touche.

La fête accueille les invisibles,
Ironiquement.

Tous,
Peu à peu forment une masse
Bigarrée
Exotique,
Chacun selon sa voix,
Chacun applaudit l’autre
L’accueille à bras ouverts
Dans sa singularité
Solitaire.
Tous les seconds un peu
Égarés
S’amassent
Et entonnent la même
Danse.
Pudiques pourtant,
Ils s’emmêlent
Entraînés par l’ensemble et
Même,
Pour une fois.

La fête commence à vibrer,
En mille couleurs.

Les étoiles ne se montrent pas
Encore.
Se font attendre ?
Ou alors la vie court aussi
Sans elles,
Question de point de vue.
D’un coup,
Quelque chose frappe,
Qui était là,
Depuis le début,
Qu’on a tenu pour
Acquis
Sans doute,
Méconnaissant.
Le quelque chose
Sans fard
Qui tient la
Baraque.
L’ossature pourtant pas tant
Silencieuse.
Le squelette vrombit
De plus en plus
Fort.
Le petit tambour inaperçu
Prend son envol,
Sagement,
Sûrement,
Et l’on finit par
L’observer avec
Une incontestable
Admiration.
Là aussi,
Sans crier gare.
Il prend du galon.
Il est l’imperturbable,
Ancré.

La fête se tourne vers son tambour,
Et tout autour.

Les invités s’enivrent confiants
Enveloppés de leur tam-tam
Rassurant.
Ils le chantent toujours plus
Fort et plus
Haut.
Les trompetteurs et
Criailleurs
Se défont de leurs
Tortillons
Inhibeurs
Et s’agitent entre
Tous.
Surgissent alors
Les stars de toujours,
Les soleils présomptueux.
Ils ne savent pas
Rabattre leur
Caquet
Mais retardataires
Cette fois sans qui le jeu
S’est fait.
Flamboyants,
Ils glissent dans la fête
Suivant la vague
Et le tambour
Sans peur.

La fête grossit et les étoiles embarquent,
Et tous en chœur.

Digne d’un joyeux
Carnaval,
La musique tonne dans tous les
Recoins.
Travée centrale
Emplie
Percutée
Par notre tambour
Et ses acolytes,
Tous les chants-danses
S’enroulent
S’arabesquent
Et rayonnent
En myriades de vertèbres.
Le ton monte,
L’alcool saisit les esprits
Et tournent
Les serrures,
Les portes volent.
Les fenêtres explosent.
Plus de pitié.
La foule éclate sa joie et
Rit de sa liberté,
Surprise.
Narquoise.

La fête est finie empreinte
Indélébile.


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