Alma la tendre. Elle roucoule comme elle respire. Elle s'empêche pour rester correcte mais elle en prendrait les gens dans ses bras et mains. Même des inconnus. Surtout des inconnus d'ailleurs. Souvent l'envahit cette douce envie de serrer celui-ci ou celle-là. Elle ne le fait pas. Ca ne se fait pas. Elle le comprend. Elle le déplore. Elle pourrait dire que peu importe, quitte à passer pour une attardée des années 70. Mais elle n'a pas ce cran. Elle n'a pas toute cette énergie à dépenser pour cela, aussi. Alma n'est pas une aventurière. Elle n'a pas d'âme de pirate. Elle est bien calée dans ses baskets. Et elle a l'âme tendre qui caresse.
Elle est allée aux Etats-Unis il y a quelques années. Dans une soirée, dans un bar, une boîte, on se prend dans les bras. Et hop ! Un hug par-là, un hug par-ci ! Sa poitrine en était toute chamboulée. Elle est sensible des bronches et de tout ce qui respire, Alma. La peau, l'esprit, la langue. Tout.
Du coup, Alma se contient. Elle ne le prend pas comme une usurpation injuste imposée par une société tyrannique. Non non . Alma reste calme. Elle exprime ses envies de câliner le monde autrement qu'en ouvrant grand les bras, les mains. Encore moins les jambes. D'ailleurs, ces deux choses-là n'ont pas nécessairement à voir. Même si on dit que gnagnagna... D'expérience, elle dit que pas nécessairement. Ça fait penser à cette jolie histoire qu'elle a vécue avec l'immense Boris.
"Boris à l'immense voix caverneuse, chanteur d'opéra, envelopper né. Ses bras étaient tout aussi immenses que le reste. Alma l'a vu et elle a été aimantée par son double viril. Elle s'est laissée aller dans ce paradis de l'embrasser. Elle s'est lovée en lui avec volupté. Il l'a aimée de tout son cœur. Ils ont fait l'amour. Il l'a tenue et bercée, comme aucun ni aucune autre. Comme jamais personne ne pourra à nouveau. Elle a aimé ces instants-là aussi intensément qu'elle les savait uniques. Mais elle n'a pas ouvert ses bras. Elle n'a pas livré sa tendresse à l'immense Boris. La sienne à lui était trop grande. Elle passait ses bords à elle. Pourtant, elle croyait qu'elle était dans la catégorie des géants, déjà elle. Ce n'était sans doute pas une question de dimension ou de thermomètre. Elle a senti que non. Elle a fait l'œuf. Et il a cru qu'elle éclorrait. Et puis il a compris que non. Il lui faisait l'amour. Elle jouissait. Mais elle ne faisait pas l'amour. Elle baisait. Boris le grand chanteur de Sibérie a dit qu'il se sentait encore plus seul quand il était avec elle. Que son contact finirait par le brûler vif, bien plus que son froid natal. Ses yeux bleus bridés étaient dévastés, sans amertume. Et il est parti."
Alors, Alma oui elle sait bien que les choses sont bien plus compliquées qu'on ne le voudrait. Quand les gens l'agace trop avec leur théorie du Pas de sexe sans amour (elle s'agace fort parfois Alma, sans bruit mais ca tranche net), elle leur rétorque que son Boris etait immensément bon baliseur et câlineur, qu'elle a adoré ca, que peut-être jamais elle ne le retrouverait mais qu'elle n'avait aucun amour à lui offrir, qu'elle baisait sans aimer si c'est plus clair dit comme ça. C'est arrivé quelques rares fois qu'elle en arrive à ces mots.
A défaut d'un homme, Alma a trouvé un métier à sa mesure exacte. Elle est kinésithérapeute. Elle aurait pu aussi être comptable. Elle aurait aussi adoré. Aussi étonnant que cela paraisse. Elle ne se l'explique pas. Cela n'a strictement aucune importance pour elle, d'ailleurs. Aujourd'hui, elle pense quand même, qu'au lieu d'endiguer ses désirs d'embrasser, la comptabilité l'aurait peut-être trop contrainte. Ou elle aurait trouvé une autre échappatoire. Elle n'en sait foutre rien. Elle a posément opté pour la kiné et son projet, ce qu'elle savait fait pour elles, c'étaient les nourrissons. Et les vieux. C'est sans méchanceté qu'elle les appelle comme cela. Bien au contraire. Elle aime les tout fripés, de naître ou de mourir, qui appellent les bras et mains. Qui en ont un besoin vital pour poursuivre leur route de vie. Pour peu ou beaucoup d'années. Quand toucher fait vivre un peu plus longtemps, un peu mieux. Ou beaucoup. Ses mains sont d'or. Alma porte des gants. Pour être plus polie, mieux policée. Au travail, bien sûr, elle est a mains nues. Le sens s'en perdrait sans cela.
Alma est de ceux qui, à moins de pêcher leur solution idoine, se meurent de tendresse pour le monde. Non pas qu'ils soient naïfs. Mais c'est en eux comme d'autres ont les genoux cagneux ou le blues au crépuscule. Chacun ses rues et astuces. Alma a transformé sa tendresse, elle en a fait un soin. Un soin au sens premier du terme. Le soin qui prend l'être et le pourrit. Elle ne se targue pas de guérir qui que ce soit. Elle aide à pousser.
Alma n'est pas illuminée. Elle est, en revanche, lucide. Elle se connaît. Elle n'a pas peur de savoir ce qu'elle sait faire. Elle est calme. Elle est tranquille dans son univers. Elle a des colères, comme tous. Comme celle de tout à l'heure sur Amour = Sexe et vice-versa. Elle a des creux de vagues comme tous. Elle s'adresse alors à ceux qui s'y prennent encore le mieux quand un humain solide et franc perd de sa superbe. Elle se tourne vers ses animaux. Elle leur parle et leur demande une embrassade. La société des animaux est celle des énormément tendres ou énormément faibles. La encore sans aucun jugement de valeur. Certains naissent, malgré le combat que représente le simple fait de naître, plus faibles, moins remplis, moins bien organisés. C'est comme ça. Les animaux savent toujours quoi faire et dire. Ils acceptent la loi de la nature. A croire que les hommes gagneraient à avoir de vraies belles moustaches aux mains, aux pieds et aux oreilles. Ca semble rendre intelligent.
Alma est de ceux qui ne savent rien faire. Apparemment rien. Elle s'installe dans un café, de préférence en terrasse puisqu'elle n'a jamais froid. Elle commande un petit café noir, rien d'autre, sans sucre, sans lait. Il n'y en a pas besoin. Et elle regarde passer les gens, discuter, rire, pleurer. Elle joue à savoir qui est qui,
qui est celui qui volète au-dessus du sol sans jamais poser pied à terre, qui doit battre des ailes et qui ne peut donc enlacer personne ni d'ailleurs se laisser toucher. Il est très impliqué dans la société celui-ci mais le jour où rien ne va plus, il se casse les deux chevilles en tombant à terre, les bras ballants trop lourds et engourdis de toutes ces années à gigoter ;
qui est celui qui voudrait bien, qui ouvre les mains, à distance encore, puis qui les recache sous son gros manteau mais qui ne peut s'empêcher de les ressortir pour essayer encore de caresser ou de se faire caresser ;
qui est celui qui, sans savoir pourquoi, comme un bipolaire, parfois ouvre grand ses bras et ses mains, accueille et serre de toutes ses forces, puis se replie durement, glacial et les yeux sur le nombril, mains aux aisselle, indéboulonnables ;
qui est celui qui comme elle, trépigne de serrer dans ses tendres bras et ne s'y contrôle Pass, qui choisit (le choisit-il vraiment ?) d passer pour extravagant car il s'avance tout au près de ceux qui l'attirent, dont il intuitionne le besoin, et il attrape quelque chose d'eux, dans ses bras et ses mains ;
qui est celui qui voudrait et pourrait, qui y a touché mais n'a pas supporté les refus et rejets, qui n'a pas compris que c'était la fragilité de l'autre et non sa force, qui s'est recroquevillé, qui aurait bien tranché ses membres supérieurs, et qui, le lus souvent, n'a plus qu'un semblant d'ongles aux doigts tant il les ronge ;
qui est celui qui, comme elle, a appris à faire avec ce désir, un regard pour se reconnaître mais pas davantage, cela ferait des étincelles.
Il faut parler des mains d'Alma. On en a vaguement parlé pour son travail et avec ou sans gants. Alma pense que la plupart de ses congénères négligent leurs mains. Non pas qu'ils devraient les décorer, quoi que... Certaines cultures n'oublient pas que c'est avec les mains que nous accédons au monde, en tout premier lieu. Aux autres. A absolument tout. Ce ne sont pas les mots. Alma ne le croit pas. Sans les mains, les mots ne valent rien. Pour se rende compte de l'importance des mains, Alma dit qu'il faut être prêt à fermer les yeux. Les clore hermétiquement. Voilà déjà tout un cheminement que peu engagent. Alma n'a les mains de personne d'ailleurs. Tout comme Iraz, elle ignore de qui elle descend pour et élément précis. Elle ne roule pas son géniteur. Non pas son géniteur, sa génitrice généraux. Ceux-là, elle les connaît et même, ils l'ont élevée. Toutes n'ont pas cette chance. Mais les mains ! D'où sortent-elles ces sacrées mains ? Des mains de chamane, des mains qui parlent mieux que la tête souvent. La tête est une bonne chose. Alma n'est pas contre. Elle n'est pas pour tout effacer du cerveau du XXeme siècle. Il y en a qui sont contre et qui voudraient soutenir une descente là-haut pour que l'homme moderne retrouve ses racines et tout le tralala de la nature oubliée. Elle se moque un peu c'est vrai par ce qu'elle l'aime bien le cerveau de la raison, Alma. Elle ne fait pas sans, même si elle ne fait pas toujours avec. Elle est pour un équilibre des organes. Et que la nature n'a rien à voir là-dedans. Ce n'est pas un problème de dénaturation, déliquescence de l'homme qui devient robot. Non, elle récuse ces sornettes-là. Elle aime réfléchir et sentir les neurones s'affairer. Cela ne l'empêche pas d'aimer être reptilienne parfois. Mais pas à temps plein. Et, je vous arrête tout de suite, le travail des mains d'Alma n'est pas reptilien ! Certainement pas. Les mains sont intuitives et Alma se refuse à fusionner reptilien et intuitif. Ce qu'à son sens font la plupart des gens.
Alma ne reste pas dans son canapé à admirer ses mains pendant que la vie tourne autour d'elle. Elle sait que les mains peuvent transmettre des choses. Ce sont des messagères. Chaque parcelle de chaque main veut dire quelque chose et elle y prête une toute particulière attention. Dès qu'il se passe quelque chose, ses mains ou l'une d'entre elles le lui disent.
Cela peut être un minuscule point de douleur sur un doigt dans la paume même.
Cela peut être comme un courant électrique du bout des doigts jusqu'à la vertèbre ; un flash.
Cela peut être-là sensation d'un ongle qui se décolle.
Cela peut faire tressaillir tous les doigts.
Cela peut creuser plus profond les lignes déjà bien entaillées dans la main d'Alma.
Cela peut serrer le poing à enfoncer les ongles (courts fort heureusement) dans le cœur de la paume.
Parce que oui, c'est parfaitement ridicule à expliquer comme cela, à froid et sans image à l'appui mais Alma détient une particularité physique rarissime, même unique aux dires de certains grands professeurs : les lignes de sa main forment un cœur. Vous allez dire "histoire d'écrivain qui veut rajouter du magique à son personnage, un peu de piment et les violons qui couinent en même temps ; nous lecteurs, on ne nous aura pas avec ces attrape-nigauds gros comme une maison. Mais c'est pourtant la stricte vérité. Libre à vous, chacun en son âme et conscience d'accepter Alma telle qu'elle est réellement ou pas. Voici le travail du lecteur qui ne me concerne plus. Bien sur que je défendrai mes personnages bec et ongles. Surtout Alma.
Surtout Alma.
Alma, vous en avez une part chez vous, à n'en pas douter, et elle fait en aitre des cendres. Elle a mis au jour mon notre pouvoir de phoenix. Elle est de ces sorcières modernes, qu'elles aussi, bien que sans poireau ni nez crochu, se cachent. Ne pas s'exhiber. Ne pas s'expliquer. En ces temps scientifiques en tableaux, Alma pressent et se tait. Elle s'en fiche.
Elle s'en contrefiche.
C'est toujours mieux d'avoir à se taire que d'avoir à s'expliquer. Elle s'en fatigue rien qu'à y penser.
Cela peut aussi comme tracer toutes les rides de la peau, tous les infimes losanges et deltas de la peau. Comme si elle pouvait se craqueler et éclater comme du verre en mille millions de morceaux.
Cela peut faire sentir grossir grossir, comme la grenouille plus que le bœuf, les articulations, rien n'apparaît et Alma a l'impression d'avoir des œufs à la base des doigts et entre les phalanges,
Cela peut être la sensation d'un doigt en plus, de deux en moins.
Etc.
Les interprétations, Alma les maîtrise sur le bout des doigts. Toute la tendresse est là.
Quand elle vous parle, c'est les yeux dans les yeux. Elle ne vous sautera au cou que si vous-même êtes un expansif. Mais elle ne retiendra pas ses yeux. Autant elle met des gants, des moufles parfois, autant elle laisse toute liberté aux yeux. Elle a un frère qui ne supporte pas ses œillades comme il les appelle. Les regards d'Alma n'ont rien d'aguicheur mais Pierre ne supporte pas qu'on le scrute. Il dit qu'elle a l'air d'une folle quand elle regarde les gens. Elle rit. Le petit frère est un peureux. Il ne faut pas qu'il se dévoile et encore moins qu'on le dévoile. Alors il craint la grande soeur ogresse mangeuse de secrets. Il est encore plus agacé quand il voit Alma sourire. Pierre sait qu'il est le plus fort des deux. Il a les mains sous la table ou derrière le dos ou dans les poches. Il se tient droit et le nez vainqueur. Allez savoir pourquoi le nez... Il y tient. On ne doit pas non plus l'interroger là-dessus. Il trouve que cela n'a pas lieu d'être.
Bien sûr que je prends parti pour Alma. Elle n'en a pas besoin, elle sait très bien se défendre seule. Mais j'ai le droit d'avoir mes préférences aussi. Pierre est comme tous ces gens gris du métro parisien qui ne bougent pas dUn poil quand. Il voit une jeune femme en train de se faire chercher par un vieux dégueulasse qui voudrait se frotter à elle.
La Maman d'Alma, c'est une femme du Sud. Elle est espagnole. C'est pour cela qu'Alma s'appelle Alma. Elle a fait ses enfants toute seule. C'est ce qu'elle dit. C'est faux. Elle aime à être une femme forte. Elle dit que ça aide les enfants à se sentir aussi forts. Pourquoi pas... Le papa, on n'en parle pas trop. Alma a trop senti ses mains sur elle. Elle ne veut plus en parler, elle veut l'entendre le moins possible. Le papa n'a pas les mains qui deviennent et qui réparent. Il a les mains baladeuses, les mains qui collent à tout ce qu'elles peuvent attraper et tenir sous leur joug. Alma tient en quelque sorte son pouvoir de lui, vous me direz. Elle vit mieux en pensant qu'un aïeul ou une lui a légué discrètement à travers les corps de plusieurs générations des bras ouverts. Le papa a les bras qui se referment comme des pinces. Pierre a choisi de ne plus jamais sortir les siennes. De peur qu'elles collent elles aussi ? Parce qu'ils ont les mêmes gènes ? Ils se ressemblent comme deux gouttes d'eau. Peut-être oui. En tout cas, lui aussi emploie les grands moyens pour que ses mains soient dignes. La Maman espagnole, qu'en sait-elle de tout cela ? Sans doute que son père aussi collait des mains. C'est ce que pense Alma.
Quand elle est née, Alma justement était toute fraîche, dit la Maman. Toute propre. Et elle est arrivée en plongeant : les mains les premières. Alma ne se fait pas d'illusions, elle sait que c'est une légende... Mais comme elle a envie d'y croire ! Ce nourrisson qui tend les bras avant tout, qui a tellement envie de vivre. Peut-être que la Maman et la Mémé ont inventé ça pour conjurer le sort. Pour d'emblée rendre ses mains magiques à elle la première née, si fragile encore. En danger de mains.
Quand elle est née, Alma était légère comme une plume et belle comme l'idée qu'en avait la Maman. Elle a cru accoucher de son esprit, du bébé qu'elle avait dans sa propre tête. Comme s'il avait lu en elle. Elle s'est dit : "voilà un être fait de mes plus belles images." Aussi, Alma a crié mais il se raconte que dans son cri, le souffle était celui d'un autre monde.
Alma en prend et en laisse. Mais elle aime cette histoire. C'est grâce à elle qu'elle tient solidement debout. Pierre n'a pas eu d'aussi belles histoires, bien au contraire. Alma fait taire la Maman qui continue de raconter la souffrance de cette deuxième naissance. Elle est obligée de la faire pleurer, de se mettre en colère, décrier. Parce que la Maman ne peut pas s'empêcher de raconter. Si elle raconte l'une, elle racontera l'autre. Et Pierre écoute avidement l'histoire d'Alma mais il gémit de douleur quand vient son tour. Il gémit comme un homme renfrogné. Toute sa grande carcasse se ferme et ses yeux tombent. Il blêmit. On dirait qu'il va disparaître. Alma ne peut pas laisser faire ça. Elle réprimande une nouvelle fois la Maman. Elle prend doucement le bras de Pierre, qui se laisse faire. Elle l'apaise. Et le soir en partant, elle le prendra dans ses bras, furtivement, pour qu'il n'y ait pas de malaise. Et il aura attendu tout le dîner pour ce pansement fraternel.
Tout cela se fait sans mots et sans regards. Seulement les bras et les mains.
En fait, même si Alma n'en parlera pas, c'est ici que se joue la comptabilité. Elle ne veut pas savoir pourquoi la compta ou pas. Elle ne cherche pas. Mais c'est parce qu'elle sait déjà. Les chiffres lui ont sauvé la mise quand les mains s'affairaient trop sur elle, en elle. Les chiffres paralysaient les mains. Elle comptait dans sa tête. Elle oubliait quand elle s'adonnait aux chiffres et à leur rectitude.
Parfois, les mains la laissaient tranquille, sans raison, quelques jours. Et, comme par enchantement, elle se mettait à lire, à rêver avec les mots. Puis revenaient les vicieuses et elle s'en retournait dans la grotte arithmétique. Elle était sérieusement douée.
Après le Bac, Alma est partie près des études et loin des mains. Mais le papa n'hésitait pas à passer ses mains de temps à autre par chez elle. Elle retombait puis reprenait pied. Puis de mieux en mieux parce qu'elle a su renverser l'arme dans son sens. Les mains hideuses et néfastes sont devenues ses meilleures alliées. Elle a appris à masser, rouler, apaiser, dévier la trajectoire, une des trajectoires indiquées par l'ascendance. C'est l'histoire et le nom qui l'ont sauvée peut-être. Elle n'ira pas chez le psy pour connaître les tenants et aboutissants exacts de sa situation. Elle a trouvé sa solution. Alma, sans vaine prétention, est fière d'avoir réussi. Elle n'aime l'expression s'en sortir. Elle n'est sortie de rien à part du genre de sa mère et de la grotte arithmétique. Elle a joué et elle a gagné.
Jeu de mains, jeu de vilain ? Jeu de mains, je demain. Et en avant !
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