On remonte
l'échelle de
l'espoir.
Du fond
du grand canyon.
Un monstrueux
nuage
se dégage.
Le jour
est jour.
Monstrueux
le poids
de l'espoir,
le vertige
de la première marche,
première et minus-
cule.
Je suis encore
nue.
On ne sort pas
nue
au grand jour.
Pourtant,
cette nudité
trouvée enfin,
le ventre dégonflé
les harnais décrochés.
Les cicatrisation
et digestion
pointent leur
nez.
Depuis des années,
le vertige
brouille
mon ambition
ma confiance
mes colères,
les tait,
les étouffe
pour ne pas tomber.
Et pourquoi pas tomber
et se retrouver nue ?
M'y voilà oui,
mais l'échelle
me tend les bras,
sans masque,
et je lui ouvre
mes mains.
Maman avait dit
"Les premières fois sont dures pour tous.
Tombe et relève-toi sans honte."
La première marche
nue
me fait pleurer
de peur.
Je retrouve
mes prières
d'enfant
d'adolescente
au milieu d'une foule
huante
hurlante
désopilée
par ma nudité
au milieu d'eux
les bien-vêtus.
Pour quelques jours,
je tâte la première marche,
nue
dans mon âme,
dans mes rêves,
les cauchemars d'antan,
qui deviennent
mes espoirs.
Nue et entière.
Dans quelques jours,
serais-je accoutumée
à cette
authentique
entièreté ?
Mon esprit
travaille
et je pense à
Maman,
sans honte,
là aussi.
Ses tendres mots
et les bras enveloppants
l'adulte
et l'enfant en même temps,
puisque c'est elle qui sait
rebercer,
jusqu'à ce que les larmes
finissent
ou sortent enfin,
selon l'âge
que j'ai eu.
"Ça ira mieux la prochaine fois.
Ça ira mieux, n'en doute pas."
Dans quelques semaines
peut-être,
je sortirai
de mon canyon de
malheurs
sans exigences,
pas même de survie.
Je monterai
marche
par
marche.
Selon mes vagues.
Le vertige
se retournera
pour devenir
mes ailes.
Je le laisserai
m'emporter,
et chaque jour,
la peur
muera.
Il n'y a peur
que s'il y a désir ?
Je ris d'abord.
Puis pourquoi pas ?
Je monterai
marche après marche
l'échelle du grand canyon.
Nue et nouvelle.
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire