Je
tombe.
Relève-toi !
Je
casse.
Répare
vite !
Je
me trompe.
Recommence !
Je
brise.
Réessaye !
Je
m'exécute.
La
vie reprend son cours.
Je
tombe et me relève
et
pourtant,
une
partie de moi
reste
à
terre.
Mon
fantôme se relève
ou
se morfond,
je
ne sais pas
lequel
du
fantôme
ou
du
vivant
se
trouve
où.
Je
me sépare.
Je
tombe et je casse.
Je
me trompe et je me brise.
Je
me regarde.
Je
m'observe,
debout,
au
sol.
Je
dis
« Pardon
pardon
Désolée
désolée
Oh
la conne
Oh
la merde
Oh
non
Mais
si
Excuse-moi
J'y
arrive pas mais
Je
vais
Attendez-moiiiiii ! »
Je
tombe et me relève,
comme
toujours,
en
automate.
L'éducation.
La
fierté.
La
rage.
Toute
la rage de toute la vie.
J'aime
retrouver le contact du sol
sous
mes pieds
et
non sous la tête.
J'enfonce
le sol.
Pas
de cadeau.
Tu
vas rester là où tu es.
Je
déteste celle qui chiale
à
mes pieds.
Je
ne voudrais que l'autre.
Je
tombe et me relève.
Je
ne rougis plus.
Je
n'ai plus l'âge.
Ou
presque.
J'ai
honte
à
crever.
Je
suis la grosse
petite
fille,
l'obèse
gamine
baveuse
et
bête
sale
et
débraillée,
rieuse
et
moquée,
obscène
que
ma cervelle
a
construite de toutes pièces
depuis
le tout début
et
qui survit
à
tous les tsunamis
de
l'existence.
Je
suis à nouveau
elle,
ridicule
en puissance,
inaimable,
qui
peut juste espérer
l'humanité
au
plus bas de l'échelle.
Je
suis cette idiote
aux
bras lourds
ballants
comme un gros singe,
aux
jambes inamovibles
grasses
et
désobéissantes.
Je
suis cette poupée soufflée,
laide
et
illégitime.
Je
voudrais disparaître.
Comme
autrefois,
je
compte les minutes,
les
secondes
jusqu'à
la solitude
libératrice.
Puis
c'est fini.
Je
regrandis.
Je
gère la vie
avec
mes armes rôdées d'adulte.
Je
n'oublie pas
la
petite grosse imbécile
qui
végète
entre
estomac et utérus.
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