dimanche 29 mai 2016

Adèle fendue

Adèle dans son sable mouvant agonise.
Elle n'a plus de route,
ses pas ne servent à rien,
debout ne sert à rien,
ramper peut-être.
Davantage ver de terre
qu'humanoïde.
S'ériger pour quoi faire ?
S'ériger sur quelle terre ?
Elle n'en a plus.
Elle ne tient plus sur ni à rien.
Elle ne sait plus comment.
Elle ne sait plus où.
Elle se tourne en tous sens.
Elle perd la boule.
En haut en bas,
tout ramollit
fond
ou s'émiette
et disparaît.
Elle sent qu'elle existe,
elle ne sait plus qui elle est.
Elle se regarde dans son putain de bas-côté.
Elle est deux, trois, mille.
Je suis Adèle
Je suis Adèle
Je suis Adèle.
Indéfiniment elle pourrait.
Mais le jeu n'a plus de règles.
Elle est le dindon de la farce.
Elle sent mais ne peut.
Elle veut mais ne peut.
Et l'on n'est pas sur un bulletin trimestriel !
Tout cela est bien sérieux.
L'HP la guette.
Elle est déjà coupée
en tranches,
ou fendue
de travers
tout le long du corps.
Elle n'est plus une.
Se pincer n'y fera rien.
Remballe ton idée mon pote !
Elle doit agir
quand elle sent comme l'alarme
que
les poumons s'engluent
et le cœur s'éparpille.

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire