jeudi 29 novembre 2018

Homme politique et sa pyramide sans pieds

Les mains en pyramide,
Chaque doigt et son jumeau,
L’un contre l’autre
En pulpe,
Fort de leur symétrie
Carrée,
S’élevant au-dessus de
La table,
Survolant,
Planantes,
Sans toucher,
Sans pilier,
Seulement des bras lointains
Incertainement
Déposés sur le bord,
Désappuyés,
Léger point de contact
Glissant
Prêts à
S’enfuir
Au fond des poches.
La pyramide de doigts,
Rassurante,
Ferme et nette,
Mais
L’iceberg s’étend
En-deçà sans limites.
Fondations
Mortes-nées.
Pyramide hypnotique
Et
L’angle aveugle
Le dessous des
Cartes.

L’homme digne politique
Ne se départit
Pas
De sa pyramide
Anti-sorts.
La range quand
Joue au gentil gendre.
La brandit quand
La question fâche.
Il n’est qu’un
Magicien en toc,
Au geste
Éculé,
Aux formules
Décaties,
Circonvolutionneur
Contorsionniste
Ridicule.
Derrière les mains et doigts
Sérieux,
La mine sans vie,
Le corps s’emmêle,
Les pieds jusques aux jambes
Tressés
Pour peu que !
Passés sur la nuque,
Souplesse intrigante
Terreau de toutes
Les folies
Du spectacle.
Imperturbable
Demeure la pyramide de doigts
Au bout des bras
Sans bouger,
Sans toucher
Toujours.
Bientôt,
L’usurpateur sorcier
Se mue
En fakir exotique.
Décolle de toute
Attache
Et
Homme-tronc,
Plié
Comme un papier
Frivole
Crie au miracle
Et
Jesus-Christ.
Mais voilà un nom
Qu’on ne prononce pas
Même si.
Rédempteur
Sauveur
Miséricordieux,
L’homme digne politique
Sorti de son cirque
Éthéré.
Souffle dessus !
Et s’évanouit.
Juste sur ta rétine,
La jolie pyramide.






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