lundi 26 novembre 2018

Immersion

Le sable en pente
Souple
Me porte
Jusqu’à l’eau.
Éthérée,
Limpide,
Et vite,
Gloutonne
Et sombre.
Mes pieds hésitent,
Ruent,
Se retournent
Sous moi,
Je deviens cubiste
En chair et en os.
Les yeux vers l’horizon
Les panards remontent
La grève,
Moulinent dans le vide,
Et la machine se met à
Fumer.
C’est les bras qui
Rament dur
Et rescoussent
La tête droit devant.
Le corps
S’allonge,
Tiré de part et
D’autre.
Élastique fantastique.
Tordue,
Difforme,
Chaque pas est
Un géant
Improbable.
Il peine.
Il plainte.
Il grince.
Il couine.
Il fume encore.
Et encore.
Hoquète.
Mais imperturbable,
Pas après pas.
J’avance.
Je ne sais ni
N’entends
Comment.
L’eau à mi-corps,
Nombril névralgique,
Je stoppe net,
Continuant à
Tourner sur place.
Tout le monde
S’arrête,
Au pied du mur.
Jusque là oui,
Cahin caha.
Mais jusqu’au cou,
Il faudra s’accorder
Et nager de
Conserve ou !
le sable et les eaux se feront
Mouvants.
D’un seul trait,
D’une seule trempe,
Sans guingois
Ni boiterie.
La valse harmonie
De rigueur.
Juste suivre le temps,
Suivre le ton,
Le timbre
Et s’y couler,
Chacun et tous
Pour revenir à
Ne former plus qu’un.
Les pieds renoncent
Et sautent le pas.
Jettent les dés
Et lâchent
Terre ferme et sa
Naïve sécurité.
L’autre,
La vraie
Entière et
Vagabonde
Se fait
Jour,
Téméraire,
Non !
Juste désirante.
L’immersion arrive
Comme un chat.
Pas vu le coup venir
Et zouip je suis
Au coeur du
Rapide
Vire-
voltant.
La tête sur les épaules
Et les pieds
Frétillants.



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