Elle glisse
Plonge
Roule
Passeuse
Messagère
Acrobate
Caméléon.
De l’un à l’autre,
Elle pirouette
Joue
Jongle
Pourtant sérieuse
Émissaire.
Elle n’est pas
Femme à barbe
Mais c’est bien
Soyeuse
Loutre à moustaches
Guillerettes
Qui
Primesaute
Derrière la conscience
Et les droites lunettes
Appliquées
Qu’elle arrondit
Arabesque.
On dirait
Qu’elle sourit
Toujours,
Même quand
Non,
Les lèvres tranquilles.
Les billes noires veloutées
Le museau rigolard,
Elle adoucit les mœurs
Sans musique ni
Sirène.
Puis,
Brusquement,
Un mot de trop,
Le mot honni.
Tout le monde
Insouciant
Quant à elle
Pas tout à fait comme eux
Imperméable entière
À la guerre sous ses yeux,
Qu’elle ignore
Comme une bêtise de
Gamin
Puérile.
Mais le mot de trop
Et s’évanouit
La soyeuse
Loutre à moustaches,
Incongrue
Apaiseuse.
Les yeux se fendent
Et morts,
Sans éclat,
Juste sombres.
Le bec pousse
Et elle se dresse sur ses
Deux pattes griffues
Le cou tendu
Prête à piquer
Mille et mille
Coups
Sans autre forme de
Procès.
Elle n’entend plus.
Fonce.
Tend son clapet
Claqueur.
Entêtée,
Ne recule miettes,
Hoquète vers le
Profanateur.
Poule
Imbécile,
Insoumise,
Marche arrêt sans
Nuances.
Inoffensive ?
Mon oeil !
Criblera
Sans vergogne
La chair à vif
Jusqu’à
Ce que l’ennemi
Supplie,
Geignard,
De toute sa moelle.
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