Non tu n’as l’air de rien.
Tu es Monsieur
Tout le Monde.
Ni brillant
Ni brisé.
Un peu comme
Tous les tiens.
Tu t’es évertué
Toute une vie
À ressembler à l’autre,
Ne pas être toi
Devenir lui.
Tu es de ceux qu’on croit
Discrets.
Pas un casseur.
Pas un cogneur.
Un intello
Inoffensif.
L’air un peu à côté,
Jamais vraiment dedans,
Alors
Pas bien méchant.
Et puis,
En bon pair de tes
Frères,
Tu cultives ardemment
Quelques grandes
Valeurs,
Loyal au bout du monde,
Tu donnerais ton
Froc
Sans te soucier
Du reste.
Attachement sans failles
Des pauvres
Destinataires.
Et
Aussi
Parfois
Admiré.
Car tu sais
Ton air très sérieux,
Bonhomme digne
De leur confiance.
Et puis,
Tu n’en dis rien,
A eux,
Ceux du dehors.
Tu te tais.
Tu te bouffes les poings
Jusques aux phalanges.
Et tu recommences
La même danse
Insatiable,
Avec chaque nouveau venu.
Non que tu n’y
Comprennes
Rien.
Tu es mû par plus fort que
Toi
Et sans te départir de ta grande
Illusion,
Affirme
Tenir ton cap.
A ceux du dedans,
Tu
Craches ta rage,
Tu
Honnis les méconnaissants,
Tu
Voues à tous les diables
Le monde entier
Et
Toi
Sauveur incompris
Et victime de la noirceur
Humaine.
Tu vomis défiltré
Ta haine et tes rancœurs.
Tu
Retournes
Chaque matin
Au front
Espérant l’ovation
Et tous les mercis
Que tu
Mérites
Si fort.
Tu reviendras
Le soir,
Amer et poisonneur.
Tu déverseras ton fiel,
Celui que tu
Réserves
Tendrement
Aux grands chanceux
De ton intimité.
Et après avoir
Rendu tripes
Et boyaux répugnants,
Fait taire toute
Objection,
Abolir la liberté de
Penser,
Tu chercheras le réconfort.
Tu iras
Petit homme sombre
Insignifiant
Sucer ce qui reste
De moelle à
Tes intimes
Assommés.
Tu dicteras leur place
Et leur voix
Et leur non
Ne te parviendront
Plus.
Parce que pour
Encore un jour
Survivre
Tu dois agencer
L’univers
À ton
Délire.
Tu poses celui-là
Loin de toi,
Tu sais qu’il te résistera.
Tu assis celle-là,
Elle doit te regarder
Car ses yeux te font
Étinceler.
Tu t’empares des deux autres,
Sages comme des images,
Doux et tendres moutons,
Et les ouvrent
En grand
Nus
Et
Leur manges
La vie
Qui animait
Encore.
Toi tu ne
Remercies pas.
Ce n’est que ton
Droit dû.
Et tu les félicites
De t’avoir
Auprès d’eux.
Voilà qu'elle est leur heur !
Se faire
Sucer
Prendre
Jusqu’à plus soif
Effracté
Pour leur bien.
Tu n’es pas un brutal
Qu’on ne tombe dans ces
Idioties
A la mode.
Taisez-vous
Et
Laissez-moi
Vous honorer
De ma présence
En tout votre être.
Nous nous appartenons
Vous êtes ma chair
Je suis la vôtre,
Dis-tu en gourou
Messianique.
Tu n’es qu’un
Vulgaire
Violeur d’âme
Qui cessera
Son labeur
Nihiliste
Quand il
Crèvera
Regrettant de
N’avoir pas assez
Répandu
Ta beauté.
Ils pourront enfin
Dire
Qu’ils t’auraient
Tué
Si seulement si.
Semeur de terreur
Grand maître écarteleur
En col blanc.
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