vendredi 21 décembre 2018

La main-araignée

Le cou se serre
La glotte s’agite,
Occiput plaqué
Écrasé
Craque le crâne,
Le menton pointu
Tiré
Sur une gorge à tous vents
A la recherche du moindre
Souffle,
La gueule bée.

La main serre
Crispée
Dans le creux
Fragile qui s’offre à elle,
L’interstice pharyngale
Asphyxie symphonique
Annoncée,
Adam et sa pomme impuissants,
Leur ressort pompe en-dessous.
Tous s’affolent
Et les pieds s’y mettent
En battant l’air en
Arythmie.

Le cou se serre
Et la main grimpe
Et s’étend en
Araignée bancale
Jusqu’au mur qu’elle
Englué de sa toile.
Le piège est refermé
Adam tourneboule sa pomme
Dans tous les sens
En glougloutant.
Le crâne craque,
Le menton pointu,
Les yeux ont la roulotte.

Mais la main-araignée
Ne s’entend pas en
Glissades et
Pentes savonneuses.

La tête grossit,
Le corps sous elle disparaît
Peu à peu
File entre les
Pattes,
Huilé patinoire
Anarachnidée.
Le crâne craque et recraque
Non plus de s’enfoncer mais
De gonfler,
Il globe
S’hypertrophe
Et se fait grosse planète
Anarchiste
Balle rebondissante
Aux quatre coins
Fuyarde cavale joyeuse
Ricaneuse.

Parfois,
Le cou serre encore,
La main-araignée est
Pugnace.
Alors aussi,
La pomme et son Adam
Rameute
La cavalerie en chef
Et beurre habilement
Sa route.
L’armée de tête
Redescend en goulot,
Étrécie condensée
Glisse vers son arrière et bas
Le long des parois immobiles
Du piège palmé.
On retombe tous sur
Ses pattes
Amortie maîtrisée,
Tout le monde encor-
dé,
Intègre intense.
On se relèvera
Plus loin,
La cavalerie repartira à l’assaut
Bille en têtes parce qu’elle ne
Cessera que
Dans sa boîte enterrée.

La main seule sur son mur
Imbécile
Carapate sa trappe
Évidée.
Elle va gronder sa rage
Dans son encoin
D’enfer.


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