Le réveil sonne
Le plein vol explose
Et le cul par terre.
Le réel stridule.
Les yeux floutés.
Les oreilles bourdonnantes.
Le corps grinçant.
Mais le rêve garde sa moitié
Bien vivante.
Ne s’évapore
Pas
Pour cette fois.
Il concurrence
Le réveil du réel.
Il ne cède pas.
Il serre les dents
Et ne bouge pas d’un
Pouce.
Le réel
Se croyant intouchable
Vacille devant
Cet affront
Fait à sa toute-puissance.
Il doit regarder
Le rêve.
Il doit admettre
La face cachée.
Il chancèle.
Ses personnages
Se découvrent.
Les êtres
Coincés dans leurs
Codes,
Étouffeurs de
Pulsions
Professionnels,
Rires contraints,
Mains dans les poches,
Enlèvent le masque.
Les êtres
Froids,
Timides,
Lointains,
Ficelés,
Se dénudent
Et le vrai
Visage
S’offre enfin.
Le sourire franc,
Le regard droit,
Campés sur leurs deux solides
Jambes.
Sans faux savoir,
Sans fausse variante.
Les êtres
Enveloppés dans leur
Myriade
De couches oignonnes
Sont là en vrai.
Le réveil aura beau sonner
Encore et encore,
Une autre forme
A imprimé sa
Marque.
L’image désaveuglée,
La tendresse,
L’affection entière,
Les êtres sans peur
Du corps à corps,
Sans cir-
Convo-
Lution,
Sans
Retenue.
Drogués de vérité
Et
D’honnêteté.
Réel ne peut
Refermer cette porte-
Là.
Il est ému par Monsieur
Rêve
Et n’y résiste pas.
Grand bien lui fasse !
Le rêve est le plus pur
Antisocial.
Chambre noire
Révélante.
Touché coulé
Assuré.
Cage thoracique
Brisée.
Le coeur
À vif,
Brûlé à la lumière
Du jour.
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