mercredi 3 septembre 2014

Tu n'existeras plus

L’orgueil,
et son intransigeance
arrêtent tout
et font trembler les murs.
les yeux palpitent
et tout le monde
a envie de crier.
De dire toutes ces choses
tellement
pensées
et jamais dites,
en bon animal
social
et respectueux.
Toujours repentant
de ces idées
qui le détrône
de sa bienveillance.
La sublime
et pitoyable
illusion
de la bienveillance.
Je la nourrirai
encore
et toujours.
Sans elle, je finis
aux miettes,
en minuscules morceaux,
transparente,
sans faim
ni pain.
Elle reviendra dans une
ou deux
ou trois
semaines.
En attendant,
l’orgueil
la laisse sur le bord de la
route
et prend les rênes.
Il tape du poing
et donne des ordres.
L’état d’urgence
est déclaré.
Il est le maître
incontestable
de la gestion de crise,
le coach
irréductible
en ca d’hémorragie.
Et il se dresse
pour protéger le flots
d’imprécations qui
se déverse
et qui a enfin
le droit.
Ce qu’on n’a jamais dit,
par civilité,
on le crache
et les viscères avec.
            La bêtise abrutie
            La lenteur bovine
            La laideur clownesque
            Le mépris cinglant
            L’antipathie monumentale
            Le dégoût nauséeux, parfois.
Toutes ces choses qu’on cache
et qu’on serre
bien
tendrement
tout au fond du
cœur.
Parce que j’ai beau
les retenir,
ne pas les trouver belles,
elles me confortent,
me bercent.
Je sais qu’elles seront là
pour me dire ma valeur
le jour venu,
le jour d’être blessée.

Ce jour est arrivé,
les vieilles cicatrices
se rouvrent
mais jamais comme ce fut
la première fois,
cette immonde
déchirure
de l’existence.
            Où il ne reste plus rien.
            Où on aspire au vide et sa douceur.
Où on est une poupée entre des mains qui jouent.
Ce jour est arrivé,
mais comme les dernières fois,
l’orgueil
et sa cohorte
ont pris les armes.
Les valeureux
et sûrs
guerriers.
Qui se battent
pour la peine.
Jamais
sans raison.
Un jour,
demain,
ou plus tard.
Un jour
sans faute !
j’arrêterai de sourire,
je cesserai le manège.
Je planterai les deux yeux
dans ceux qui
ne
regardent
rien.
Ils ne pourront pas s’échapper.
Ils devront soutenir
ma rage
et mon mépris.
S’ils essayaient,
ces yeux fuyards
et lâches,
de se baisser
pour caresser
leurs pieds,
je les forcerai
à revenir
à moi,
aux miens
et à attendre la fin
quand je l’ai décidée.
Pour un moment,
je serai leur tyran,
et à l’âme friable
et insipide
qui les porte.
Tu me verras
sans remords
et sans merci,
sans
aucune forme
de pitié.
Ta vexation,
ta brutalité,
ta liquéfaction,
ou même tes larmes,
me seront
tout à fait
égales.
Tu ne seras
plus
que
mon adversaire ;
Celui
ou celle
qu’on a protégé
qu’on a pris
avec précaution
qu’on a prévenu
et qui griffe
en plein visage
en pleine dignité
en se croyant
toujours innocent.
te faire sentir
ta malveillance
et la fin
parfaitement
définitive
de toute once
de confiance.
Tu n’existeras plus
que comme un corps
auquel
j’appliquerai machinale,
les règles
de la société.
Tu n’existes plus
d’ores et déjà.
Tu n’es celui
et celle
qui ne compte pas
qui ne compte rien.
Le zéro
tout entier.

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