lundi 20 avril 2015

Les doux fantômes

Mais oui bien sûr, nous parlons
les
morts et moi !
Je vous explique cette
histoire,
d’accord ?
D’accord. Bien.
Je ne vois
personne
mais je sens tout le
monde.
J’ai une amie qui les voit
mais ne les
entend pas.
Je sais que ça paraît
un peu
fou.
Mais je ne suis pas
menteur
pour un sou.
Je m’en fiche des
sous
d’ailleurs.
Du coup,
moi,
je ne suis
presque
jamais seul,
pour ainsi dire.
Tant mieux,
je n’aime pas ça.
Les esprits me tiennent com
pagnie.
Je pense avec
eux,
nous pensons ensemble.
Je ne parle pas,
mais nous nous enten
dons.
C’est tout un.
Je sais bien que
ça fait
pas normal.
Je ne suis
pas
idiot.
Mais en tout cas,
les esprits
me suivent
et m’enveloppent.

Il ne dit pas
enveloppent et compagnie.
C’est moi.
Il est occupé
à jurer
ses grands
dieux.
Il dit
que vraiment
ça paraît fou.
Et il répète
beaucoup,
jusqu’à être sûr
que j’ai bien
bien compris et
imprimé.
J’ai plus qu’imprimé.
J’ai brodé.

Je le vois
en lévitation
ou pas
mais peut-être.
Plutôt allongé
sur son lit
dans une chambre
presque vide.
Ou debout au-dessus du
sol au beau
milieu de cette même
chambre.
Tournent
doucement
autour de lui
les gentils
fantômes.
Ils colimaçonnent
tout le long
de son corps,
parfaitement accordés
les uns aux
autres.
Et le monde
s’apaise.
Ils sont
nébuleux
cotonneux
moutonnants
bonhommes.
Ils caressent.
Ils endorment.
Ils savent
tout ce que les
réalistes
aux belles vies
ignorent.
Lui,
ne leur appartient pas.
Ne se soumet en rien.
Il s’emboîte
comme il faut.
Comme il faut
pour son cœur
et son âme.
Comme il manque
dans son être.
Comme il ne peut trouver
nulle part
ailleurs.
Sûrement pas les
vivants.

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