jeudi 2 avril 2015

Pyjama vital

Calmez-vous
mes insectes
grouillottants
bouillonnants !
Votre agitation
me fait honte.
Comme s’il me fallait
jouer à la
fourmi
et
au papillon
avec ma taille
et mes
kilos !
Absurde !
Ridicule !
et une fois encore,
si !
le ridicule tue bien
et profond !
Alors,
à défaut d’être
minuscule ou
mignonne,
je virevolte
et je me sens
fatiguer
la faune qui m’entoure.
J’en suis bien
désolée,
je n’en dis
rien,
je me tais,
prudemment.
Honteusement.
Je n’ai qu’antipathie
pour les excités,
hormis
qu’ils me permettent
de m’apaiser.
Je ne veux pas être de ces
bêtes-là.
Je ne déborderai
pas
ainsi.
Je le pense
aussi fort
que
possible
mais
les insectes sont des
nuées,
envahisseurs.
Ce sont des conquérants.
Rien ne les arrête,
quand y en n’a plus,
y en a encore.

Vient au calme
la pensée
que peut-être
les insectes
me sauvent.
Je les ai tant maudits.
Peut-être qu’ils
tiennent
la vie.
pensée fugace
mais !
fulgurante.

Réaction de
provocation
du destin
en règles :
essayons donc
sans
les insectes,
sans fourmilière,
sans bourdonnement,
sans tac tac tac,
plic plic plic,
et tralala.

Le corps tombe enfin
dans sa
coquille.
Les habits
sont
les bons,
juste comme
attendus.
Tout a toujours été
à côté,
de guingois.
Voilà que,
en effet,
les insectes
détournaient
les membres
de leur enveloppe
véritable.
Ils
faisaient vibrer
et crépiter
épaississant
l’être d’autant.
Et là,
plus rien n’est
justaucorps.

La formidable
sensation
d’être dans
son
pyjama
vital.
Et puis,
le fond
qu’on touche
sciemment.
Mais qui fait tellement
triste
quand même.
Le fond
que
haïssent les
insectes
qui
volent
rampent
bâtissent
vers le ciel.
Mais désormais,
je n’ai plus besoin d’eux.
J’attrape
le fond
à pleine main
et je l’ausculte.
Le désert m’entoure.
Personne
ne m’entend
plus.
Toutes les bêtes
ont fui
pour le moment.
Sans doute,
un scarabée,
unique
calme
et solitaire,
reviendra
miroiter
à mes côtés.

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