dimanche 29 janvier 2017

Mon coeur sort ses tripes

Tout doucement,
le rythme décélère,
son moteur perd de son allant.
Je sens mais ne m'inquiète.

Tout doucement,
personne ne crie,
ses rouages demeurent mais peinent.
Je reste là et je crois entendre.

Tout doucement,
tout gentiment,
comme des traîtres.
Je suis leurrée par leur silence.

Ses jours passent doucement,
ils ne sont pas fous.
Ils ne se laissent pas voir.
Je suis prise dans le tourbillon des miens.

Ses jours laissent place
toujours plus grande à sa douleur.
Et ils sont si discrets.
Je me croyais aguerrie à ce jeu.

Mais mon aimé se perd.

Je parle alors à mon cœur,
je le tance tout d'abord
d'avoir été trop sec,
trop pauvre.
Je lui parle longuement
je lui fais le grand discours
qu'il n'a jamais entendu
me semble-t-il
car j'ai bien plus souvent
étouffé ses ardeurs.
Mais voilà qu'il a été trop lointain et trop sec.
Il me regarde comme si je lui parlais
chinois.
Il me croit folle.
Non, il n'en croit pas ses yeux.
Il n'attend que cela depuis
des décennies.
Il va lâcher tout ce qu'il a de tripes
pour que le moteur et les rouages
brillent à nouveau
et tournent
tournent
tournent
pour vivre la vie
belle et sautillée.

Mon cœur,
va huiler son moteur,
va le réanimer,
fais tout le bouche à bouche qu'il faudra
pour qu'il danse à nouveau
et que ses jours
ne se grisent plus.
Mon cœur,
je t'appelle et pompe
jusqu'à faire crever sa douleur,
exploser en plein vol.








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