« Patatine, arrête ça, ça ne sert à rien. Elle n’en vaut pas la peine et tu te fais du mal pour rien. Regarde quel état tu te mets pour ça. Viens avec nous plutôt et laisser-les se chamailler pour des conneries de gamines. Tu vaux mieux que ça. » mais mieux que quoi Mesdames Radis ? Je ne vaux rien. Elle sait tout. Elle a le pouvoir sur moi. Elle et les autres font ce qu’elles veulent de moi. Je ne suis qu’une poupée. Tu me cuisines à n’importe quelle sauce et je me laisse découper dans tous les sens. Sans un cri, sans une plainte. Parce que c’est normal. Je ne réclame pas de droit. Je n’en ai pas.
Mélodramatique et geignard à lire ? Oui. Moi aussi je le trouve. Véridique pourtant et je ne vous conseille pas d’être une jour Patate. Vous mettrez tant d’années à vous en remettre que vous en chialerez votre mère, même morte.
Oui mais, je me sentais bien bête alors et humiliée je dois dire. Pourtant, ce n’était pas la dignité de patate qui m’étouffait. Et si, bien plus que je ne le pensais. Bref, un imbroglio de contradictions qui me tournaient la tête. J’étais prise au piège. J’étais stupide.je détestais mon cerveau, mes neurones . J’étais une imbécile. Une grosse patate qui ne pige rien à rien et qui ferait mieux de faire une croix tout de suite sur ses espoirs de reconnaissance.
Arrêter de courir après quoi que ce soit. Il n’en était pas question. Le jour où je le dis, j’y étais prête. Ce fut une libération. Ce fut aussi un cataclysme dans ma vie de Patate et de tous ceux qui m’entouraient. Donc course, cette conquête, Je ne pouvais pas m’en défaire ou j’étais définitivement perdue dans le désespoir. Mais cela, je ne le savais pas, jeune Patate crédule. Je ne savais ce qui se passait et je me taisais. Pendant ce temps-là, Sa Majesté Carotte se pavanait.
Elle avait un jeu, peut être son favori avec moi et Asperge. Les deux faiblardes. Les deux débiles du bouquet. Il y en a partout où l’on passe. Partout, ils se font déglinguer. La nature humaine, et pas seulement les frères et sœurs de Carotte, est en général prête à s’attaquer aux plus fragiles, aux plus laids, aux plus lents. Carotte en avait fait sans doute son arme de survie à elle. Je me refuse à croire qu’elle ne le faisait que pour le laisse, même si très clairement elle y prenait un grand plaisir. Le sourire immense qu’elle affichait quand elle se sentait omnipotente face à nous. Elle aurait pu qu’elle aurait joui à 66 reprises cette diablesse.
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