lundi 2 janvier 2017

Carotte etcétéra

       Il y avait la petite grosse carotte. Une espèce de carotte déformée, orange, à peu près comme on connaît la plus commune carotte dans nos contrées, mais en naine en quelque sorte. Voilà, une carotte naine. Pas seulement petite. Petite quand même. Mais aussi ratatinée. Moche en somme. C’est pour ainsi dire l’héroïne, du moins l’une des protagonistes de cette histoire. Je crois d’ailleurs qu’elle a cherché sa cousine héroïne mais qui pique les veines plus tard. Je n’en sais rien. Comment une carotte se pique à l’héroïne ? Là, je ne saurais vous répondre. Je me contente de parler de la carotte naine.
Je ne résiste pas au plaisir de vous mettre l’eau à la bouche avec Haricotte, Petite Poisse, Navette, Ail Ail, Broco, Maïs (à ne pas confondre bêtement avec Maylis, comme beaucoup), Radis ou Disette, Courgette (Coucourge), Tomate sans surnom, comme Carotte, Endive ou Divette (confusion facile avec Disette), Champi, Chouchou, Artichaude et j’en passe. Mais tout de même, j’avais envie de vous en parler tout de suite parce que ce fut toute une époque, tout un temps, maigre, point très festif, mais haut en couleurs, on ne peut pas dire le contraire. Vous riez pour le moment.
Pour le moment.
La petite grosse carotte, j’en parle d’emblée pour une simple et bonne raison : j’en rêve. Tous les mois, tous les un mois quand j’ai de la chance, je rêve de Carotte. Et je vous assure que ce sont de vrais cauchemars. Carotte en elle-même est mon pire cauchemar. Des années après, 20 ans ont passé et Carotte reste mon pire cauchemar. Ce n’est pas une fierté. Je reste prisonnière d’une carotte naine que je ne connais plus désormais. Sans doute plus jamais je ne la croiserai. Et je m’en réjouis comme d’une délivrance. Comme d’une chance. Que se passerait-il si Carotte apparaissait sous mes yeux ? Je me tairais. J’attendrais qu’elle parle, ce qu’elle ferait certainement puisque c’est une championne de la vie et je crois bien qu’avant qu’elle ait fini sa première phrase, je lui enverrais une pêche en pleine face. Il faudra viser bas. Respect aux nains de ce bas-monde. Est-ce que je pourrais m’arrêter ? Certainement. Je ne suis pas une exterminatrice. Je suis une ex Patate. Toutes les Patates sont inoffensives, vous ne le savez que trop bien. Démesurément inoffensives d’ailleurs et elles se font dévorer tout autour de cette terre. Mais j’aurais envie de l’écrabouiller, de la massacrer, de l’écraser en miettes et qu’elle se taise enfin. Qu’elle l’écrase !  Qu’elle s’écrase ! Qu’elle la ferme pour une fois et qu’elle se sente conne ! Doux rêve... Car Carotte est bien trop orgueilleuse pour ça. Elle ne paye pas de mine. Mais elle recèle des bijoux d’assurance. N’oublions pas comme elle se dresse parfois. Petite peste ! Carotte un jour, Carotte toujours !
 Ce que Carotte a fait pour mériter une telle rancoeur ? Vous le saurez bientôt. Elle est loin d’être blanche, sinon elle serait albinos en sus d’être naine.

C’est donc l’histoire d’une bande de jeunes pousses. Toutes moins mûres les unes que les autres. Des vertes, des rouges, des blanches comme des culs, de toutes les couleurs.
C’est le jaune qui sauva dans tout cela.

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