On lui bat et rebat
Les oreilles,
Dieu sait qu’elles offrent
Place,
De ces collines
Verdoyantes
Fluorescentes même
Parfois.
Tous s’en réjouissent.
Il s'en chausse
Ses noires lunettes.
Riez riez...
Un jour de mauvaise
Souche,
Lunettes crochées,
Il rencontre,
Pas les premiers bien sûr,
On vient chercher
Dans ses collines
Rageantes un
Aaaaah bêtifié
De magnificence.
Il y en a même qui !
S’asseoit pour
Contempler.
Il s’en détourne
Écœuré.
Mais ce jour-là,
Deux petits
Peut-être plus grands que lui
Certes certes
Ne faites pas les nigauds à
Ne pas comprendre
Ce petit-là,
Blondinets
Les beaux yeux clairs
Grand ouverts,
Rigolards,
Là
On sait pas trop pourquoi,
Dans les sabots
Quelque chose d’un peu
Flotaillons.
Ils sont drôles
Et il
Rit rit rit rit
De bon coeur !
Ah ce coeur
Derrière ses
Grandes lunettes.
On en connaît d’autres
N’est-ce-pas ?...
Des maîtres et des voix.
Bref, il en fait tomber le
Masque
Et accourt.
Ne s’attaque pas
D’emblée à la femelle
Humaine,
Il sait qu’il y perdra.
Il trotte jusqu’au petit blondinet
Tout à fait à sa taille.
Ils se vont à ravir.
Il le regarde.
Ca y est !
Il a choisi celui-là
Qui
L’emmènera enfin
Loin
Des uniformes
Vallons de nature.
Lui,
Pour sûr,
C’est un âne des cités.
Il rêve
Asphalte et pompimpon.
Lui l’y conduira.
Il se rapproche.
Il se frotte.
C’est ambitieux.
An tout bien tout honneur.
L’autre ouvre des soucoupes
Bleu-vert
Qu’on n’aurait pas soupçonnées.
Les humains sont parfois
Saisissants.
Il se défend un peu.
Ah oui la distance de sécurité.
Monsieur l’Âne s’est
Emballé.
M’enfin quand on trouve son hôte,
Le feu sacré prend aux
Tripes.
Quand même.
Il est le mieux élevé
Possible,
Trotte le plus régulièrement
Possible,
Évidemment aucune ruade,
Pour qui le prenez-vous ?
Son sort est dans les mains
Du gentilhomme
Et de sa belle.
Séduire la belle,
À ne pas négliger quand
Le mâle sera
Ferré.
Nous marchons côte à côte.
Je suis béni des dieux.
Il semble au plus mal.
Je cherche l’harmonie,
Partenaire.
Mène-moi
Au bout de ton monde !
Je suis un Âne des villes,
Pense à La Fontaine,
Il y a de tout pour faire un monde,
Merde alors !
Je tairai la chute
De mon épopée
Embryonnée.
Il gueule un coup
Et je cavale dans l’autre sens
Affolé.
Pas un aventurier
Tout de même.
Et nos chemins se séparent.
Les signes ne trompent
Pas.
Mais qui sait ?
Les grands yeux clairs
Pourraient
Me retrouver.
L’Âne à lunettes fumées.
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