vendredi 14 juin 2013

Fred l'escargot peintre

      Sur la route acharnée, Fred l'escargot cocu se hisse ohé ! de mètre en mètre gluant de bave contre son destin de lambin rediscute. Depuis quelque semaines, le fameux individu a entrepris de concrétiser l'œuvre rêvée jour et nuit à l'ombre de sa coquille creuse. Les yeux fermés, les antennes rangées, il a déployé toutes ses compétences humides à donner sens à sa vie foulée aux pieds réprouvée. Béni dans l'esthétique et la philosophie antique, il s'est toujours conduit en pur intellectuel, féru d'art et d'Histoire, incollable et scotchant. La méconnaissance qu'il subit, son talent enfoui dans son attribut spiraleux, handicap dirait Fred, l'a plongé chaque année davantage dans la poisseuse morosité du mélancolique chronique. Il s'est désolée lénifie jusqu'à cette mirobolante et sulfureuse idée de s éluder en créateur promoteur de sa race et de son exception culturelle, noyées sous les sombres préjugés. Assoiffé de succès, il a glissé le monde pour récolter les ingrédients de la gloire a venir, en gestation burlesque dans son cœur trépignant. Et le voile ce soir, débordant d'énergie enthousiaste, emporté par le don et l'art métamorphose : il trace au sang humain les arabesques abstraites tourbillonnantes véloces, tableau des mouvements de son ama déchaînée comme l'océan puissant qui gronde et se soulève en flots spectaculaires.
     Trois jours et trois nuits, sans répit ni penser, Fred l'escargot s'épuise a la tâche existentielle qui l'enlèvera au rang des plus grands des plus nobles.
     Au point du quatrième jour, il s'écroule,sur le flanc vidé de toute force abattu par le poids de son corps dénutrition et dans un renier cri, il prie le Ciel de le révéler a l'univers en souffrance qu'il a su englober.

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire