Minutes se prélassent
indolentes se passent
lancinantes tracassent.
Instants coulent et s'allongent
dans l'infini me plongent
l'impatience me ronge.
Les heures en nuit s'évaporent.
Je sens mon coeur flâner
nonchalant traînasser
rêver s'abandonner.
Tendue je l'aiguillonne
agacé il bougonne
"chang'rai rien" qu'il marmonne.
Mon âme en nuit se colore.
J'écume et je trépigne
contre le temps m'indigne,
sa pesanteur maligne.
L'ennui aveugle et muet
m'abat et me soumet
comme un obscur sujet.
Ce monde en nuit me dévore.
Rampante et invisible
larmes irrépressibles
face au néant paisible.
Il me nargue l'ennui !
sans couleurs et sans bruits !
ogre-trou qui détruit.
Seigneur en nuit je T'implore !
Mon palpitant narquois
sourire aux yeux sournois
bouche bée reste coi.
Mon souffle s'accélère,
écrase mes viscères,
sous vide privée d'air.
Mon corps en nuit indolore...
Je me croyais perdue
décoeurée suspendue
"j'avoue je suis vaincue"
je cesse de lutter
plus de peur de chuter.
plus rien à redouter.
L'horizon réveillé en lumière se dore.
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