lundi 17 juin 2013

Méditation

    La vie s'effeuille jour à jour. Le délicat monticule s'arrondit, bombant sa crête pointue en souple courbe usée comme une vieille montagne ou une vieille femme, ayant fini d'ergoter hérissée contre le ciel ou bien la terre.
   Et on s'essaie à lire dans le tas prodigieusement informe et malléable. On veut tirer au clair toutes ces épreuves thésaurisées ici. Mais c'est un coffre sans clef, un coffre-fort à trésor cadenassé par l'air du plus profond des temps. Bien vite on se rend compte que les outils, précieux du quotidien, deviennent des grotesques saugrnues invalides objets traînant la patte. Il faut admettre de ralentir l'instant, de s'asseoir immobile et de laisser danser les lutins domestiques, témoins intérieurs de l'Histoire. Envolés jusqu'à la transe, si on leur donne la place, le temps l'espace et l'oreille, de leurs voix cristallines, ils entament l'air du plus profond des temps, celui du noyau crû, vif brûlant au bout du monde.

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire