lundi 17 juin 2013

Plonger plus haut

    De couleur en couleur, je pourfends l'atmosphère, j'abandonne le gris marronné mietteux du plancher des vaches craquant et mat. Je grimpe sur le trampoline du rêve et je commence à sautiller après un échauffement de plusieurs semaines en vue du grand plongeon dans les nuées déboussolées.
   J'ai eu les yeux rivés au plafond troué plein de promesses avec lequel je n'ai pas manqué de converser religieusement. C'est un bon bougre, à n'en pas douter ! Mais il ne se laisse pas si facilement accrocher, à coups de déhanchés, insaisissable et lunatique. J'ai dû travailler dur m'élevant au plus niveau pour ébaucher le grand plongeon. Tout d'abord, je ne percevais pas la voie à emprunter, puis le trampoline et son haut tunnel  me sont apparus : un long tube translucide de verre poli mosaïqué artistement énigmatique, terriblement attirant. Moi que régulièrement le vertige assomme, je n'ai plus vu le vide et l'immense infini cocon fusant vers le ciel m'a débraillée de mon costume crispé. J'ai débusqué ma sève élastogène et me suis mise à rebondir de point en point, coeur indocile arraché à la monotonie du foyer poitrinaire, mon coeur à l'air libre, compagnon qui me sourit de toutes ses veines palpitantes d'excitation rubiconde.
     Concentrée, apaisée, technique, prête à me propulser dans le canon de l'imaginaire, je quitte la solitude pragmatique obéissante et sensée du territoire que j'ai voulu partager avec mes réels congénères, sans amertume qui fissure. Je lève l'espoir vers mon pays natal renié dès sa racine, pour d'obscures douteuses et surtout juvéniles raisons. Mon coeur et moi, bondis au toit du monde, brûlons de retrouver les rêves foisonnants incestueux, plus vrais que toute cette science d'acier rassurante qui réfrigère l'avenir.

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