lundi 10 juin 2013

Super-Nuage !

       C'est un jour sale fétide et veule dans lequel mes pas s'embourbent et poissent, les vices du monde me collent aux basques, j'achèverai à quatre pattes épuisée de la lourdeur de l'air sur mes épaules bancales. Sourire forcé sans âme polissé défectueux, les pupilles de marbre grand ouvertes ne pétillent pas, ni salto carpé dans leurs orbites, la peau est lisse d'émotions et d'ennui parfaitement calme, mer d'huile louche intrigante.
        L'elfe du coeur me rend visite et me conseille au creux du pavillon de m'échapper illico chez nos amis les nuages, tendres biscuits célestes. Je crains de les croquer tout crus, petits amours joufflus qui m'invitent à la danse de leurs âmes blondes bouclées.
         Mais je m'y trompe toujours : fameux nuages aussi évanescents que cotonneux, vous êtes les contreforts de ma survivance, francs, affirmés, tant et si bien que vous ne quémandez point la factice dignité de l'existence tangible. Vous êtes mes héros, pourfendeurs des cieux sombres qui me courbent l'échine. Vous me hélez de haut, sans mépris ni méfiance, et m'attirez malins en découvrant les lutins ricaneurs et les nounours câlins cachés derrière mes yeux. Je déboutonne mon âme, délace mon esprit et m'envole tricoter avec la nébuleuse.
         Et le jour se déchire mollement et éclot dans le vide de ma bulle.

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