lundi 2 septembre 2013

Boum au coeur

Et brusquerie intempestive de l’âme, on se fait prendre en otage.

Déferlante, la tête tourne, juste sur le haut du crâne, pas dans le noyau. C’est dans la tonsure du moine. Ca chauffe. A se demander si on a toujours ses cheveux au final. Peut-être qu’au fond, les moines ont l’âme en chaleur. C’est pas très correct de dire ça mais qui y pense ? Et le voilà leur bon plan ! Des balancés de la caboche qui rasent les trous trop voyants de leur crâne loqueteux. Et ni vu ni connu, ils n’ont plus rien à prouver au commun des mortels, leur âme est propre, emballé c’est pesé, soutane détergente et forfait illimité avec God.

Bref, moi je suis pas moine, donc mon âme, elle me prend en otage et elle me trimballe d’un coin à l’autre par la couette, bing dingue bong.

J’avais bien oublié tout au fond ce haut-le-cœur, le vol plané intérieur. Il a surgi comme une chauve-souris, le gros coup d’aile dans la tête, pas vu venir, dans l’angle mort.

J’en perds le fil. Moines, bing dingue bong, vol plané, chauve-souris, blablabla. On pourrait ne jamais s’arrêter. Mais l‘intérêt c’est quand même d’arriver au bout de la pelote. Peut-être
pas aujourd’hui mais pas jamais non plus.
Des années entières, complètes intégralissimes sans ressentir ce shoot, les rapports de force s’étaient inversés, j’avais réussi à devenir le buteur et à diriger mes frappes, pas contre mon camp si possible. Quoi que, ça arrive aussi. Alors, moi et les autres, les moines par exemple, on retourne l’affaire en un « j’y trouve mon compte » insidieusement maso. L’important c’’est d’y trouver son compte en effet, ce qui est probablement le cas. Du coup, on a les méchants en face ou en nous et on est des pauvres bouhhlala !. Et c’est pas mal non plus.

Encore perdue dans des méandres batifoleurs. Je disais donc…moi qui avais réussi à contrôler la baballe, je me jette à terre et je me rembobine en projectile. C’est bêta quand même. Sur le moment, j’étais KO. J’ai pas trouvé ça bêta, j’ai trouvé ça durdur. Et puis humiliant. Tu t’efforces de t’ériger fièrement au-dessus de ta condition merdique de bouc-émissaire et puis tu glisses et zouip le pingouin au moment où tu t’y attendais le moins. J’avais même oublié comment ça faisait.

Sur le moment, j’ai trouvé ça durdur. Mais j’ai aussi trouvé ça un peu délicieux. Pas d’avoir honte, pas d’avoir mal. Ca c’est fini. Mais de retrouver la toute jeune que j’avais été, de retrouver ce sur quoi je me suis bâtie en croyant me perdre. Ce qui m’a décousue mais consolidée derrière là où ne voit plus rien.

Je n’ai pas été déçue.

Je n’ai pas été vexée.

Je n’ai pas été transpercée comme les premières fois.

Juste une vieille cicatrice compagne de toujours qui s’est rouverte d’un coup, tin tin ! me revoilà ironique et complice.

A laquelle j’ai souri écarquillée.

Bien sûr que j’ai pleuré.

Mais je n’ai pas pleuré sur une douleur qui n’en finit pas et qu’on ne laisse jamais finir parce que sans elle cette fois on n’est plus rien du tout.

Flash back express et « T’as pas fini ma grande ! encore du boulot ! même si t’en as déjà bien abattu » bienveillant.

Et qu’elle me dise à quel point je suis

vivante

entière

intègre

fluide.

J’ai pleuré de soulagement, qu’elle se réveille enfin cette tricoteuse.

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