Téléphone raccroché encore à la main ;
satané pervers qui me jette dans l'arène des humains,
éternels gladiateurs
à la hache contre une souris qui demande son chemin.
Stupides créatures divines.
Je maintiens l'engin en place.
J'appuie comme une abrutie en chaleur avec des grognements de bête traquée
sur l'appareil mort.
Et dans cette position,
à l'affût du traître dringueur
je me tourne vers les gardiens.
Il y a Dieu bien sûr
dont je ne dirais rien.
On ne me croirait pas.
Il y a la Vigne Vierge
la Femme-Feuilles pied en cap ;
elle trône sur son propre postérieur moltonné.
Elle est immense.
Il y a le grand-père disparu
dont je n'ai rien compris.
avec ses chiffres au lieu des mots.
Dernier cadeau, cartes trésors.
Et il y a surtout toi.
Tu me relèves de l'autre bout du monde.
Je m'arrête de craindre et courir.
Je lâche la machine de guerre
bien sage sur son socle désormais.
Apparemment inoffensive.
Je m'enlace le front
mes deux mains chaudes de ton inlassable présence
j'ai cherché au fond des lignes de mes paumes sèches.
Et rien de plus qu'auparavant.
Je m'enlace le front
mes deux mains chaudes de ton absolue bienveillance
j'ai respiré au creux de mes doigts,
tous les interstices indemnes.
Et rien qui brille.
Je m'enlace le front
mes deux mains chaudes de ton implacable confiance
ont cessé de trembler,
sans crier gare.
Comme si de rien n'était.
Et je suis repartie au monde, en courage.
J'ai maté le combiné et le démon qui m'avait écorchée.
Mes deux mains chaudes de ton serein silence.
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