L’atmosphère s’alourdit, pèse et repèse, se raidit et me soulève.
Je suis lourde ramassée et en suspens, sans attaches sans racines, sans filet.
Une espèce de boule volante sans ailes ni gouvernail.
Les paroles se percutent ping pong et je suis ballottée de bouche en bouche sans pouvoir arrêter.
On ne s’aperçoit de rien.
Les hématomes poussent de tous les côtés. Je bouge dans tous les sens pour pas sentir les coups. Tremblotante, comme une vieille parkinsonienne.
Bondis et rebondis gauchement, disgrâce de l’angoisse.
Prise à la gorge qui n’a plus forme, on l’a perdue, du coup serrée de toute la boule. Je suis embullée, verrouillée dans mon labyrinthe, membres tournicotés. Une impression d’intérieur de boîte à chaussure, exiguë et fétide. Ma souris verte s’y perd s’y désespère.
Je tiens la garde jusqu’au gong. Je compte, je sais par cœur l’heure qu’il est. J’ai avalé l’horloge qui se reflète dans mes pupilles envahies. J’attends Peter Pan qui m’emmènera rêver. Enfin, il est déjà là puisque je l’attends. La grande aiguille dépasse la verticale et l’arlequin sort de sa boîte.
Il est tout fou et m’électrise. Brrrr. Frissonne de soulagement. Ca schlingue la trouille par là dites-moi.
Je regarde ma montre les pieds en terre.
D’un coup d’un seul, dépliée, réarrangée, tout à sa place. Le bing bang ding dong m’a redonné forme humaine.
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