mardi 4 novembre 2014

Epaule amie

C’est l’amie
d’à côté.
Celle qui se tient prête.
Qui se lève
en même temps
que la tête
et nous suivra au
bout
du monde.
Elle épouse mes désirs,
se plie
à mon rythme
et mes
brusqueries.
C’est l’amie
de tout juste
à côté.
Ah non,
elle ne prend pas partie !
C’est parfois agaçant ?
Peut-être bien
et c’est une
belle injustice.
Parce que quoi ?
mais parce qu’elle
porte
pardi !
Elle soutient
quoi qu’il en coûte.
Elle ne se brise
pas.
Elle ploie
mais ne rompt
pas.
Quels que soient
les vents
et marées.
Elle est presque infaillible.
Elle n’est pas passionnée
ni
passionnante.
Personne n’en parle.
Les vieux parfois.
on ne les écoute pas.
Elle tourne sur elle-même,
pivote
avec virtuosité,
hors drame
luxatoire.
Elle est véloce
caméleone.
Volte-face sans crier
gare.
Pas girouette pour autant.
Celle qu’on aimerait
être
peut-être.
Et,
sauf exception
très très !
handicapante,
elle se promène
à deux.
L’épaule est
un jambon.
Les épaules
sont les miennes,
et
amies pour la vie !
Entre elles sans doute.
Je les soupçonne
d’être siamoises
par le flanc.
Leur flanc,
mon dos.
Un corps dans un corps.
je suis une poupée russe
qui n’en finit pas
de
s’emboîter
à sa propre chair.
Quoi qu’il en soit,
sans trop d’existentiel,
je suis bien
entourée.
Tiens donc
j’y pense,
les pompiers
ne sont pas
les dupes de
leur belle discrétion.
Où le beau pompier
aux yeux clairs
me balance
en travers d’elles
et elles s’ajustent à ce deuxième
corps mort ;
ou,
sans doute moins académique,
ce même pompier aux
yeux
clairs
n’est-ce pas ?
me soulève par-dessous
elles,
si tant est que
je puisse tenir
debout.
Mais c’est peut-être là
pur fantasme
ou
image d’Epinal
pratique
à cet endroit
de mon discours.
Bref bref,
tout le monde se plaint
de solitude
et tout le tralala.
Je voudrais
bien
une minute de silence
pour les taiseuses du fond
et hommage
à la clé.
Mes amies
d’à côté,
juste derrière
mes yeux,
gardiennes de
mes oreilles
et tête.
Je m’y repose parfois.

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire