mardi 12 janvier 2016

Fauve en amour

Adèle n'est pas toujours une tendre...
ben oui ! Faudrait pas se foutre du monde !
Ne détester personne,
tendre la main à tout ce qui passe,
comme une débile béate ?
Vous avez de la merde à l'oeil
non ?
Elle reste dans son terrier.
Elle attend.
Elle observe.
Parfois, on la croit prête à la chasse.
Peut-être.
Elle plisse les yeux,
elle se met en mode trans-tout,
transparence du monde,
de ses pairs,
qui se brûleront
si trop près,
les yeux exorbités
car personne à l'horizon.
Elle peut cracher aussi
Adèle,
comme un lama
en transe.
Après juste et subtile analyse
de l'environnement,
elle sortira
à pas de loup.
Pas pour surprendre.
Pour ne
jamais
être
surprise,
le plus près possible des murs
et portes.

Et puis,
plus tard,
on ne le sait pas encore,
là,
mais elle se laissera prendre.
D'un coup de filet,
comme une
bleue.
Le cœur en chamade,
la honte à l'âme
d'être la proie.
La honte d'avoir mordu aussi
facile.
La honte de sa
faiblesse.
La honte
et le devoir de se taire.
La honte
et l'angoisse
de tout perdre,
d'en oublier tout,
de s'y noyer,
en toute
conscience.
Comme une satanée bleue,
elle qui a enduré la vie
des années.
La honte.
L'angoisse.
Etre celle qui attend.
Etre celle Haut les mains,
les pieds sont maladroits,
elle ne s'en sortira pas
grâce à eux.
Avoir enfin lâché son approche de
fauve,
oui.
Bien mademoiselle,
parole de psy.
Mais elle est le poitrail
a découvert.
Le cœur bat deux fois plus
chamade.
« Coeur,
Ame,
vous ne serez pas laissés
pour compte.
Je serai toujours là. »
leur dit-elle.
Même si les prédateurs
eux...

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