Sa femme.
Le fou
Pas furieux
Pas faramineux.
Fameux oui
Dans son pré carré.
Fameux qui
Veut la Lune.
La Lune,
La vraie,
La tenir,
La brandir
Et qu’on s’agenouille
A ses pieds.
Le fou donc baise
Sa femme.
Et il veut un enfant.
Il en veut encore
Et encore.
Il veut rester vivant
Jusqu’a la fin des temps.
Jamais, jamaiS,
Il ne mourra.
Il survivre
Avec sa Lune
Et les fruits
De sa baise.
Heureusement pour elle,
La Lune
N’est pas née de la dernière
Pluie.
Elle ne se laissera
Pas
Embringuer
Comme ca.
Elle en a connu
Bien des fous,
Plus furieux même.
Elle les attire.
Et elle,
Ça fait partie
Du job.
Elle est toute ronde,
Parfaite
Entière.
Elle est creuse,
Berceau,
Embrasse.
Elle est enceinte,
Grossit,
Grossit.
Alors les fous la
Regardent
Et l’adorent.
Lui, ce fou-là
Ne fait pas exception.
La Lune fait ce qu'elle
Peut pour lui.
Ça ne suffit pas.
Même s’il
N’est pas furieux.
Alors il engendre
Par lui-même.
Ainsi que ses congénères.
Et croit qu’il y trouvera
Sa lune.
Il croit comme à un dieu
A l’enfant
Qui va
Naître.
Il a foi en cet
Embryon.
Même s’il ne sait pas
Baiser
Avec amour.
Peut-être que l’enfant
Le lui
Enseignera.
La baise d’amour.
Il n’attend que
Ca.
Il n’en dit rien.
Il ne le sait pas lui-même.
C’est la Lune qui
Témoigne.
Elle lit les âmes.
Les fous pas si fous
Qui savent à qui
Ils ont à faire.
Alors,
La femme du fou
S’arrondit.
Elle finit par tanguer.
Elle finit par expulser
L’enfant,
En douceur,
Autant que possible.
Le fou touche
Du bout des doigts
Sa chair faite
Femme.
Pour l’instant,
Davantage une
Guenon hurleuse
Qu’une beauté lunaire.
En plus, elle
N’est pas blanche
Pour un sou.
C’est une jaunie,
Une lune chinoise.
Elle est toute jaune,
Un petit poussin
Sans bec.
L’enfant grandit
Et se fout bien
Éperdument de
La Lune.
Le fou l’oublie
Aussi
Un peu.
Bah, c’est l’enfant
Qui fait cet effet-là.
Elle est immense.
Elle prend toute la place.
Elle occupe tout son vide.
Il lève moins les yeux
Vers les cieux.
Il la chouchoute.
Il la presse aussi.
Il faut qu’elle soit
Bien comme il l’a
Rêvee.
Il faut qu’elle lui apprenne,
Surtout,
La baise avec amour.
Il faut qu'elle
Brise
Les entraves.
Elle est faite pour
Ca.
Elle est si belle.
La belle enfant
Qui sauve.
Il ne sait pas encore qu’elle
Se sauvera,
Les jambes au cou.
La belle enfant
Guérisseuse.
Elle sourit
Elle sautille
Elle réussit.
Elle est parfaite.
Mais chuuuut !
C’est moi qui parle !
Dit le fou.
Elle continue de sourire,
Croit-il.
Elle pleure,
Le nez dans ses légumes,
Verts à pleurer.
Un jour,
Elle se dit,
Plus jamais !
Elle est trop minuscule pour
Frapper qui que ce
Soit.
Elle n’a aucun
Pouvoir.
C’est le lot des minus.
Mais elle se promet
Dur comme fer
Qu’un jour,
Plus jamais !
Elle avance,
Toujours sourire aux lèvres,
Toujours Oui Oui
Toujours d’accord.
Et on lui dit
Qu’elle n’est qu’une
Faible.
Elle le Christ
Déchu.
Elle se fait sacrifier
En place publique.
Elle s’est toujours vue
Fausse
Paumée
Placebo
Illégitime.
De A à Z
Illégitime
Et risible.
Le fou est aveugle.
C’est le propre du fou.
Le fou pèse,
C’est un cancéreux
Impotent.
Tout le jour,
Elle le cache sous son manteau
Ou sous son pull.
Sous un vêtement
De trop.
Elle doit porter
Sans être vue,
Sans être sue.
Elle sue
Justement.
Mais c’est toujours mieux
Que de découvrir
Le pot aux roses.
Elle a mal partout,
Partout,
Les joints s’articulent
Mal.
Trop vieille
Trop jeune.
Pas de lace
Trop de place
Elle saute par-dessus bord.
Les airs,sont impalpables.
Elle est un ange
Sans ailes.
Et la Lune n’est pas là.
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