samedi 16 janvier 2016

Il

Il vole.
Il vole tout.
Tout l’être.
Il suce le sang.
Il vide les veines.
Il aspire la vie.
Il ne n’est ni vampire
Ni vipère.
Même si,
Comme elle,
Il viole
Il viole tout
Tous les trous.
Il injecte sur toutes les peaux.
Il projette par tous les pores.
Il pioche.
Il veut que les deux êtres se
Confondent.
Il veut qu’ils ne fassent
Qu’un.
Il veut qu’il n’y ait
Plus qu’une bulle parfaite,
Au sang unique,
A deux cœurs
A l’exact même
Tempo.
Il veut trouver
L’unicité du rêve.
Il rêve.
Il rêve.
Alors,
Il vole,
Il viole.
Il prend,
Il donne,
De force.
Il décide.
Il impose.
Sans coups
Ni injures.
Son désir
Est un monstre
Qui ouvre grand
Sa gueule,
Qui dévoile
Ses énormes
Crocs
Si l’on lève le doigt
Même timide.
Tais-toi !
Dit le désir,
Sale petite pute.
Donne
Et prend
Comme on te le dit.
Bientôt,
Tu n’auras plus de
 lèvres.
Il sourit
Gentiment.
Presque,
Il ne connaît pas
Ce monstre-la.
Il lui tourne
Le dos
Et tape du pied.
« Arrête de dire que tu
Es de moi ! Je suis un
Tendre amour. »
Le monstre en ferme
La gueule.
Il continuera
Son chemin
Et son travail
De frayeur.
Il vole
Il viole
Impunément.
Personne n’y entend,
N’y voit,
Goutte.
Et les larmes en for coulent
Pourtant.

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