En fait, elle se rendit compte que le moins pire était encore de l'attendre. En toute conscience que c'était une énorme lubie. Elle attendait son retour. Pas le retour du fils prodigue. Le retour du frère crevé. Et
elle
crut peut-être,
oui,
devenir
folle,
alors.
Le
temps ralentit
abominablement.
Le
temps rit comme un damné
de la
voir jouer
enfin
avec
lui.
Il
était l'inévitable
vainqueur.
Elle
s'asseyait sur son lit,
dix
fois par jour
et
elle l'attendait.
Elle
se levait à 4h du matin,
l'aube
est propice
aux
miracles,
et
elle l'attendait.
Elle
le priait lui et
Dieu
de
redescendre,
et
elle attendait.
Elle
lui écrivait des lettres
qu'il
pouvait lire de là-haut
et
elle attendait.
Elle
ne faisait rien,
pendant
des minutes entières,
debout
quelque part,
elle
espérait,
elle
tendait l'oreille,
elle
l'attendait.
Elle
se mit à courir
presque
chaque jour,
dans
la forêt,
sur le
bitume,
dans
les flaques,
sous
tous les cieux,
pour
le trouver sur son chemin.
Elle
dut encore l'attendre.
Parfois,
elle
s'arrêtait,
elle
le sentait près d'elle,
juste
à côté,
mais
non.
Elle
attendait encore,
la
prochaine fois.
Parfois,
elle
était tellement
enragée,
qu'elle
se pelotonnait
sur
elle-même,
et
hurlait
plus
fort qu'une diva
en
plein opéra.
Elle
hurlait
d'attendre,
d'être
le jouet,
la
poupée,
la
marionnette
de ce
salopard de
temps.
Elle
attendait le coup de fil.
Elle attendait la porte qui grince,
Elle attendait la porte qui grince,
la
sonnette qui appelle,
la
télé qui annonce,
l'ombre
qui prévient,
la
voix qui enveloppe.
Tout,
elle
attendait tout
et
n'importe
quoi.
Elle
laissa aux ordures toutes
les
barrières,
tous
les grillages,
toutes
les clôtures.
Elle
fit fi
de
toutes ses croyances,
prête
à lever ses mains vides,
pourvu
que l'attente
s'arrête.
Mais
rien ne vint,
rien
ne changea.
Elle
attendait pour
rien,
pour
du vide
et de
la peine.
Un
matin
de
nuit blanche
à
attendre,
elle
alla trouver
sa
mère,
au
petit déjeuner.
Elle
ne pouvait plus
attendre
seule.
Elle
lui dit :
« je
l'attends et j'en meurs ».
Et
elle se lova dans les bras
rassurants
d'une
vraie maman,
qui se
tut
pour
dire :
« Cesse
cette torture.
Personne
n'en revient
mon
aimée.
un jour, une semaines, un mois, les barrières sauteront, disons que le miracle viendra ! ;-)
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